Voilà une semaine que je suis arrivé en Colombie, une petite semaine mais déjà de nombreuses choses à raconter. Tout à commencé dès le trajet en avion.

Durant ce voyage à travers l’Amérique du Sud, je m’étais donné comme objectif de lâcher prise au maximum, de ne rien prévoir ou seulement le minimum et de me laisser porter par les évènements et les rencontres. Cela devant me permettre d’être plus flexible et ouvert sur les opportunités qui se présentaient à moi.

Ne voulant non plus totalement lâcher prise, j’avais néanmoins préparé le terrain via le site Couchsurfing dont je vous ai déjà parlé dans de précédents articles et qui m’a permis de rencontrer des personnes géniales en logeant chez elles à Stockholm puis à Miami. Malheureusement, la veille de mon arrivée en Colombie, mes hôtes m’annoncent qu’ils ont un problème familial et ne sont plus en mesure de m’accueillir. Je recommence donc à faire le tour de mon réseau, mais moins de 24 heures avant ce n’est pas évident. J’arrive donc à l’aéroport de Miami sans aucun plan de logement. Je me dis que j’irai trouver une auberge de jeunesse en arrivant. Dans l’avion, je regarde Narcos, la nouvelle série sur la vie de Pablos Escobar. Ma voisine, Maria-Paula, Colombienne, regarde discrétement et comme c’est de son pays que l’on parle, elle commence à me parler. En discutant, je lui explique que je ne sais pas où je dors le soir. Après quelques échanges, elle me propose spontanément de demander à son copain si je peux loger chez eux. Ma bonne étoile continue de me sourire.

C’est comme cela que je rencontre à la sortie de l’aéroport son copain, sa maman, sa tante et sa grand-mère. Aussitôt arrivé, aussitôt dans le bain espagnol. Je ne comprends pas vraiment tout mais je m’adapte. Je suis la famille et nous prenons deux bus pour nous rendre dans le centre ville, dans la maison de la grand-mère. Le temps de poser mon sac et nous ressortons manger. Maria-Paula m’annonce qu’elle a un ami qui peut finalement m’héberger et que ce sera plus facile. Il s’appelle Luis-Miguel et il a voyagé durant plusieurs mois en France et a eu l’habitude d’utiliser le site Couchsurfing pour se faire héberger. Il a envie à son tour de rendre la pareil.

Nous reprenons le bus. Je constate que la ville est immense et surtout très embouteillée. Nous mettrons plus d’une heure à nous rendre chez Luis-Miguel. La ville est construite à l’américaine, c’est à dire de façon assez carrée et les rues portent des numéros et non des noms comme chez nous. C’est plus facile de se repérer finalement.

Nous arrivons enfin à destination. Je n’ai pas la moindre idée du trajet parcouru, je regarderai une carte de la ville plus tard. J’ai lâché totalement prise et je suis dans une ville inconnue chez des personnes que je ne connais que depuis quelques heures, dans un quartier que je ne connais pas. Luis-Miguel (22 ans) loge avec ses deux frères, Camilo (24 ans) et Daniel (26 ans) et sa petite soeur, Valentina (12 ans). Les discussions et présentations continuent de plus belle en espagnol car ils parlent très peu anglais et c’est tant mieux pour moi.

Le quartier est un des plus tranquille et sécurisé de Bogota. Pour rentrer dans l’immeuble, il faut montrer patte blanche à l’un des 3 gardiens qui se relaient 24h/24.

Je dors dans le salon sur un canapé, ce qui représente toute la dimension du Couchsurfing, « couch » signifiant « canapé » en anglais.

Le réveil le lendemain est un peu dur car ils se lèvent à 5h du matin, les uns partant travailler, les autres en cours. Tant pis, si je souhaite dormir chez des gens localement c’est aussi pour vivre comme eux. Je me réveille lentement en les regardant se préparer.

Luis-Miguel est le dernier à se lever car il travaille plus tard. Il est manager dans un restaurant. Je prends le parti de dire « oui » à tout. C’est ainsi que je me retrouve à moto à faire les courses pour le restaurant puis en cuisine comme commis, à préparer des plats Colombien. Le restaurant est très sympa, de taille réduite ce qui donne une atmosphère et une ambiance particulière. Tous les produits sont de saison et frais puisque cuisinés le matin même. Je finis la matinée en faisant une partie de la plonge. Ils sont surpris que je travaille gratuitement et m’offrent le repas. Je n’ai pas fait cela pour ça mais ça fait quand même plaisir. J’apprécie ces expériences imprévues et qui ne se reproduiront peut être jamais dans ma vie.

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Depuis mon arrivée la veille, j’ai toujours été accompagné durant mes trajets en bus. C’est l’heure du grand saut puisque je dois me rendre dans le centre ville rejoindre Maria-Paula et son ami José pour une visite du centre historique. Avec mes quelques mots d’espagnols je demande ma route. Après concertations entre plusieurs personnes à l’arrêt de bus, un monsieur me dit en voyant arriver un bus « c’est celui-là ». Ne réfléchissant pas plus, je saute dedans. Une heure d’embouteillage plus tard je retrouve mes deux comparses devant le musée national. J’apprécie le fait d’avoir le temps de prendre le temps, le fait de pouvoir dire oui à tout, de me laisser porter sans trop savoir où l’on va, d’apprécier l’instant présent.

Nos déambulations nous emmènent dans le quartier « del teatro Colon« . José qui est professeur dans une école de musique y croise un ami qui attend le début d’un concert. Il a des places en rab et rapidement nous sommes à l’intérieur à assister à un concert de musique classique durant près d’une heure trente. Grandiose !!

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Le soir je reprends le bus en me trompant cette fois-ci et je me retrouve à l’autre bout de la ville avant de finalement redemander ma route et de rentrer à l’appartement. C’est comme ça que l’on apprend !

Le vendredi, de nouveau pas de plans, je me réveille et j’improvise. J’accompagne encore une fois Luis-Miguel à travers la ville pour acheter des produits pour le restaurant. La moto est décidément le meilleur moyen de transport à Bogota.

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Les jours suivants, j’ai profité du week-end prolongé (lundi férié) pour discuter un peu plus avec mes hôtes et partager des repas avec eux. J’ai même accepté la proposition d’aller danser la salsa. Toujours la même et unique règle, dire « oui » à toutes les propositions surtout celles qui me font sortir de ma zone de confort. Nous allons dans un bar dans le quartier de l’université. Le gros avantage de sortir avec des Colombiens c’est que cela m’offre la possibilité d’aller dans des endroits fréquentés par des Colombiens. Je n’ai bien évidemment pas pris de photos ou de vidéos de mes prouesses, je tiens à mon image…

Les dimanches matins et jours fériés, certains grands axes de la ville sont fermés aux voitures. Quel plaisir de courir et de voir autant de monde dans les rues que ce soit à pied, en roller, en vélo, avec des chiens… Sur le bord de la route, on trouve des stands de nourritures, mais aussi de réparation de vélos pour ceux qui en auraient besoin.

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Ces quelques jours intensifs à parler espagnol, surtout l’écouter, m’ont déjà rassuré sur le fait que je vais pouvoir apprendre facilement l’espagnol durant ce voyage. Je commence déjà à comprendre la plupart de ce qu’ils me disent. C’est vrai aussi qu’ils me traitent comme un roi, prennent le temps de parler, de m’expliquer encore et encore si nécessaire et toujours avec le sourire. Parler c’est une autre histoire mais ça va venir. C’est vrai qu’il y a un côté frustrant à ne pas pouvoir s’exprimer comme je le souhaite, surtout moi qui aime particulièrement discuter et échanger. Mais c’est le passage obligatoire pour apprendre une nouvelle langue.

Cette semaine, j’ai pris quelques cours d’espagnol à l’université Rosario via une annonce trouvé sur un site de petites annonces. C’est la plus ancienne université de Bogota. Un jour de cours sur place puis deux jours à se balader en ville pour visiter : le centre historique, le cimetière, le musée national puis le jardin Botanique…

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