Une deuxième journée à l’exact opposé de la veille, comme si j’avais dépassé mon quota de rencontres géniales…

Après une bonne mais courte nuit de repos, je prends congé de mes hôtes à 8h. Dehors un mélange de pluie et de neige s’abat sur moi ! Sensation étrange et vraiment pas appropriée pour le stop (au delà du fait que je suis en costard). Je sors la protection pour le sac à dos, le parapluie pour moi (oui ce n’est pas l’habit qui fait le backpacker) et en route pour le spot repéré la veille. Mais la pluie/neige loin de s’arrêter se renforce et il serait ridicule de rester dehors et de finir tremper, ce qui serait totalement contreproductif à la pratique du stop. Je me dirige vers la gare principale qui se trouve sur ma route, le temps d’attendre la fin du mauvais temps.

Quelques minutes plus tard, une relative accalmie me fait pointer de nouveau le nez dehors même si une bruine tombe toujours sur Stuttgart ! J’avance le long de la route censée m’amener à l’entrée de l’autoroute à la recherche du spot parfait pour qu’un automobiliste puisse s’arrêter. J’y attendrai en vain une heure trente dans le froid glacial ; la pluie s’est totalement transformée en neige et commence à recouvrir le sol ; une heure trente à sourire et à me motiver intérieurement sans que cela déclenche le moindre signe de compassion ou le plus petit sourire sur le visage d’un conducteur. Malgré quelques paroles d’encouragement de piétons passant sur le trottoir à côté de moi, je me résignerai à arrêter le stop pour la journée, ayant jugé que garder l’usage de mes doigts était plus important que de rencontrer du monde ! J’avais prévu des vêtements chauds mais je ne pensais pas partir au ski en commençant ce périple, je n’avais donc pas de gants avec moi. Retour à la gare par le tram, durant les 4 arrêts je tente de retrouver peu à peu l’usage de mes doigts. Un plaisir simple mais un plaisir vrai !

La neige ne semblant toujours pas prête à s’arrêter, je vais regarder les horaires des trains !

Et alors que ma journée semblait à peu près planifiée et qu’il ne me restait plus qu’à me laisser porter jusqu’à ma destination finale, le karma des voyageurs et de l’aventure en décidera autrement. Il me faut faire deux changements pour rejoindre Dresde, un premier à Nuremberg et un deuxième à Hof. Tout commence bien et alors que je pense arriver pour déjeuner avec Christoph et Robert, mes amis de Dresde, l’espoir s’amenuise quand notre train s’arrête dans une gare au milieu de nulle part et qu’une annonce sonore nous signale une alerte à la bombe dans une autre gare. Après ce qui me semble de nombreuses minutes d’attente, on nous signale que notre train n’ira pas plus loin. Nous changeons de quai pour récupérer un autre train qui se rend à la gare suivante, pour en descendre et nous diriger vers un bus de ville. Le bus nous dépose à Niederwiesa, une gare encore plus petite. Un train est à quai mais ne prend pas de voyageurs. Nous attendons sans avoir la moindre information sur la suite des événements. J’ai le temps, je suis en voyage, donc je prends mon mal en patience et j’observe autour de moi. L’avantage de ce genre de situation, c’est que ça rapproche, chacun discute avec son voisin, illustre inconnu il y a une heure, devenu par la force des choses, compagnon d’infortune. Peut être que de nouvelles amitiés naîtront de cet événement, qui sait ? Tout le monde reste calme, c’est agréable ! Au bout de 30 minutes d’attente, un nouveau train s’arrête, un groupe de vaillants émissaires s’en va parler au conducteur. D’un commun accord, nous montons dans le train, il reste à quai.

Le temps passe et les vibrations du moteur du train laissent présager un départ qui va se révéler illusoire. Une nouvelle cargaison de voyageurs perdus arrive. Deux chiens se cherchent querelle, cela met un peu d’animation, 1 minute de gagnée dans cette aventure ubuesque ! Mon voisin sort une bière, les conversations continuent. Depuis la descente de notre premier train, pas un agent en vue, nous sommes livrés à nous-mêmes. Enfin, le train redémarre, nous nous arrêtons à l’arrêt suivant pour un énième changement à Flöha.

Nouvelle attente sur le quai, on commence à s’y habituer, les gens restent calmes et même si je ne veux pas rentrer dans le cliché, j’ai l’impression que la même situation avec notre chère société ferroviaire française aurait déjà virée au drame. Tant mieux, je ne vais pas me plaindre ! Un nouveau train arrive, direction DRESDE !!

A la descente du train, avec deux heures de retard, tout le monde descend, la vie reprend son cours, chacun retourne dans son anonymat, Christoph m’attend, je suis arrivé à destination !

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