Cet article fait suite à une première journée de stop dont vous pouvez lire les péripéties ci-dessous !

 

Objectif stop : Paris - Varsovie, première journée

(suite)

La nuit fut un peu chaotique. Nous avons dormi sur un matelas gonflable deux personnes, ce qui en soit n’est déjà pas optimal pour passer une bonne nuit car dès qu’une personne bouge, l’autre rebondit. Le fait que le matelas était crevé et s’est dégonflé petit à petit tout au long de la nuit n’a pas arrangé cette situation.

Lorsque nous nous décidons à émerger vers 9 heures, notre hôte dort toujours ainsi que le reste de la maison. Avant de partir, nous laissons un mot de remerciements sur la table de la cuisine et partons sans croiser âme qui vive. Nous sommes malheureusement au milieu d’une zone industrielle et l’entrée de l’autoroute se situe à environ 10 kilomètres de là.
Nous partons donc à pied en essayant de faire du stop le long de la route. Nous essayons de récupérer de la nourriture en chemin, dans les poubelles d’un supermarché mais qui s’avéreront vides puis auprès d’une boulangerie mais qui n’a plus de pain de la veille.
Finalement, une mère de famille qui vient de déposer sa fille à la clarinette, nous amène à la sortie de la ville, au départ de l’autoroute en question. Le trajet dure moins de 15 minutes mais nous avons le temps d’apprendre que toute la famille est mélomane et que pour le réveillon, ils ont joué tous ensemble dans leur maison de famille, entre guitare, clarinette, batterie et chant…
Malheureusement le spot n’est pas optimal, les voitures n’ont pas de quoi s’arrêter et l’embranchement dessert 3 directions différentes.
Une heure plus tard, personne ne s’est arrêté, nous avons froid et commençons à envisager d’aller nous réchauffer dans un centre commercial voisin. Nous tendons néanmoins le pouce pour les dernières voitures qui passent et là le miracle opère et une voiture s’arrête. Elle va à l’aéroport de Francfort. Sans même regarder si c’est une bonne idée ou non, nous sautons sur l’occasion.
Arrivés à l’aéroport, nous changeons de terminal. Il est toujours étrange pour moi de me rendre dans un aéroport et d’en repartir par voie terrestre… Cela amène une certaine frustration chez moi !
Au terminal 1, nous nous plaçons à la sortie du parking des arrivées. Les voitures ne peuvent ainsi nous louper. Le temps passe et les quelques voitures qui s’arrêtent se dirigent vers le centre de Frankfurt. Il est déjà 14h, nous avons rendez-vous à 18h30 à Dresde chez Christoph et Robert. Il y a 5 heures de route, Nous n’avons pas encore bougé de Francfort. Le moral est au plus bas, nous avons froid et faim. Nous rentrons nous réchauffer à l’intérieur du terminal quelques minutes. J’en suis au point où je regarde les trajets éventuels via blablacar.
Le stop a cette faculté à jouer avec nos émotions. Nous retournons tendre le pouce et en quelques minutes, une voiture s’arrête et nous propose de nous déposer sur l’autoroute au niveau d’une station service à une quarantaine de kilomètres au nord de Francfort. C’est reparti !
A peine déposé au niveau de la station service, nous trouvons un conducteur qui se rend après Chemnitz, à moins d’une heure de Dresde. Le moral augmente encore d’un cran. Je suis très mauvais en voitures, je ne saurais donc vous dire le modèle qu’il conduisait mais ce dont je suis sûr, c’est qu’à 170 kms/h, on ne sentait pas la vitesse. A ce rythme là et avec une pointe à près de 200 kms/h, notre bienfaiteur nous dépose à 20 minutes de notre destination finale. Le temps de se réchauffer rapidement, nous retrouvons immédiatement un conducteur qui nous dépose devant chez Christoph et Robert. Il est 18h05 ! Je n’aurai jamais pensé lorsque à 14h que nous puissions arriver à destination, et encore moins en avance !
Christoph est mon correspond allemand de 3ème avec qui j’ai gardé contact depuis près de 16 ans. C’est donc un plaisir de le revoir. Il parle très bien français et Robert, son mari, plus anglais. Nous passons donc la soirée à discuter dans ces deux langues (avec un peu d’allemand de temps en temps). Nous finissons par sortir les jeux de société, signe d’une soirée réussie !
Nous nous endormons au chaud, dans un bon lit, la magie du stop a encore opéré !

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