Lorsque j’ai commencé à voyager, j’avais avec moi un sac d’une contenance de 70+10 litres. Celui que j’ai aujourd’hui ne fait plus que 40+10 litres et bien souvent je n’utilise pas la rehausse mais me contente des 40 litres principaux.

 

La logique derrière cela est que plus notre sac est volumineux, plus on aura tendance à le remplir. En outre, la quantité d’objets que nous emportons avec nous représente nos peurs, le fait d’avoir peur de manquer de quelque chose, bien souvent par méconnaissance de notre lieu de destination mais aussi de notre capacité à nous adapter. Prendre le minimum c’est s’en remettre au destin et se persuader que l’on ne manquera jamais de rien. Cela permet aussi de se rappeler que nous avons déjà tout ce qu’il faut pour être heureux mais que nous l’oublions bien trop souvent.

 

Pourquoi voyager plus léger ?

 

  • accepter de ne pas tout maîtriser, de ne pas pouvoir faire face à toutes les situations possibles et inimaginables
  • se rendre plus accessible : ne pas tout avoir sur son dos, c’est être obligé de demander de l’aide parfois, de fréquenter des locaux, de parler à son voisin
  • voyager plus longtemps : plus votre sac sera lourd et imposant plus il vous pèsera et plus vous aurez envie de ne pas continuer
  • plus de sérénité d’esprit : moins d’affaires signifie moins d’objets qui peuvent être volés, cassés, perdus…

Même si chacun est libre de voyager comme il veut et avec la quantité de bagages qu’il souhaite, la limite reste selon moi notre capacité à nous mouvoir avec. Lorsque je croise des touristes à Paris ou dans les aéroports avec tellement de bagages qu’ils ne peuvent pas les déplacer eux mêmes, je me dis que la limite est atteinte. J’ai vu un jour une personne avec trois valises qui en déplaçait deux sur cent mètres, revenait chercher la troisième etc.

 

Cela fait maintenant près de dix ans que je voyage régulièrement. Dix ans que mon sac de 70+10 litres me suivait fidèlement dans mes aventures. Dix ans de bons et loyaux services sans jamais me faire défaut. Mais petit à petit, année après année, voyage après voyage, je me rendais bien compte qu’il était en surpoids et qu’il aurait pu, qu’il aurait du se délester de quelques possessions matérielles. Mais comme ce n’est jamais une chose évidente à dire à un ami, j’ai mis du temps à lui faire accepter. Ajouté à cela une barrière psychologique qui veut que voyager avec moins signifie manquer de quelque chose et il m’aurait bien fallu cette décennie pour changer ma façon de voyager.

 

Alors certes entre mon premier voyage et mon dernier avec ce même sac, le poids a largement diminué, passant de trente kilogrammes pour un premier périple d’un mois en stop à quinze kilogrammes pour un mois en stop en France et en Espagne. Mais le sac étant de la même capacité, l’impression de transporter moins était moindre. A quoi cela sert-il de transporter du vide, car même si votre sac est moins rempli, il fera toujours le même volume !

 

Sur quoi jouer pour diminuer la taille de votre sac ?

 

  • les médicaments

Lors de l’un de mes premiers voyage, je transportais pour soixante euros, soit environ une douzaine de médicaments. Deux ans après, les trois-quarts des boîtes n’étant pas ouvertes et les dates de péremptions atteintes, tout fini à la poubelle. Je voyage à présent avec le stricte nécessaire.

    • du désinfectant
    • quelques compresses
    • quelques pansements
    • du paracetamol
    • du charbon actifs pour les problèmes de transit
    • un tire-tic, qui m’a bien servit durant mon volontariat à Minca notamment
    • quelques doses de sérum physiologiques pour nettoyer les yeux en cas d’urgence
    • une tablette de micropur pour purifier l’eau en cas de besoin
    • … et c’est tout

 

Voici un conseil qui m’a été donné par un pompier lors d’une formation aux premiers secours, mais que je n’ai encore jamais appliqué : acheter une seringue stérile sous vide. Ainsi, si vous deviez aller à l’hôpital dans un endroit à l’hygiène douteuse et vous faire transfuser, vous pourriez demander à ce que l’on utilise votre seringue stérile afin de limiter les risques de surinfection.

 

  • la trousse de toilette

Depuis plus d’un an maintenant, j’expérimente le no-poo, cette technique visant à se passer de shampoing en misant sur la capacité des cheveux à auto-réguler le sébum, cette sécrétion qui donne la sensation de gras des cheveux. Je ne les lave plus qu’à l’eau, sans utiliser un seul produit quelque soit son origine. Le constat est sans appel, mes cheveux ne m’ont jamais parus aussi beaux et propres et je n’ai pas eu une seule réflexion sur leur propreté. Donc pas de shampoing dans ma trousse de toilette mais à la place.

    • un savon
    • petit déo à la pierre d’alun
    • un oriculi, cure-oreilles écologique en bois
    • une paire de ciseaux à ongles
    • un tondeuse électrique
    • une brosse à dent
    • un dentifrice
    • du fil dentaire

 

  • les vêtements

Je m’aperçois finalement qu’en voyage j’utilise souvent les mêmes vêtements et qu’il est facile de laver où que l’on se trouve, que ce soit à la main ou en machine et qu’en voyageant dans des pays tropicaux, cela sèche rapidement.

    • 1 short
    • 1 pantalon/short
    • 3 paires de chaussettes
    • 5 boxers
    • 1 sweat
    • 1 pull
    • 1 paire de claquettes
    • 1 paire de chaussures de marche
    • 1 veste de pluie
    • 1 short de bain
    • 1 écharpe fine pouvant aussi bien servir à se protéger du soleil que les soirs de fraîcheur.
    • 1 serviette microfibre

 

  • accessoires

    • lampe frontale
    • 2 livres que j’échangerai en cours de route
    • lunettes de soleil
    • briquet et petit cadenas : pour allumer la gazinière lorsqu’il n’y a pas d’allumettes et pour mettre vos affaires en sécurité dans certaines auberges proposant des casiers
    • adaptateur de prises internationales
    • sac de toiles et sacs plastiques pour vos vêtements sales, vos courses…
    • quelques pinces à linge : vous trouverez souvent des fils à linge dans les auberges mais rarement des pinces à linge, pour éviter que votre linge ne finisse par terre pensez-y donc !
    • quelques paquets de mouchoirs ou rouleau de papier toilette
    • un jeu de carte
    • un ordinateur portable et un disque dur externe pour les sauvegardes

     

Cette liste est une liste généraliste pour un voyage principalement urbain. Elle est à revoir au cas par cas en fonction de vos activités, destination…

 

  • deux règles supplémentaires que j’applique :

    • faites une liste avant de faire votre sac et tenez-y vous, cette même technique peut s’appliquer en faisant vos courses afin de ne rien acheter d’inutile.
    • se projeter dans son voyage et essayer d’imaginer si chaque objet aura une utilité : comme je l’ai expliqué plus haut, vous prendrez toujours quelque chose en trop.

 

Pour la petite anecdote, lorsque j’ai acheté mon sac à dos il y a un an maintenant, il y a avait deux personnes en grande discussion avec le vendeur sur le choix de leur sac à dos. Deux filles dans la vingtaine, premier long voyage pour chacune, l’une en Inde, l’autre en Amérique du Sud. Les deux étaient en train d’essayer des sacs de 60 litres, se demandant si cela serait suffisant. Je me suis revu 10 ans auparavant avec mes inquiétudes, mes peur et mes interrogations à devoir rentrer toute ma vie dans quelques dizaines de litres de sac.

 

J’ai donc pris part à la conversation pour développer les points suivants :

  • oui on trouve tout ce que l’on souhaite sur place, pas forcément les mêmes marques, pas forcement la même qualité mais tout se trouve et n’importe où
  • oui on emporte toujours des choses inutiles de peur de manquer, en cherchant à anticiper le moindre problème. On se charge inutilement mais voyager c’est aussi accepter de s’en remettre aux aléas de la vie et d’improviser.
  • oui vous avez peut être prévu de faire quelques randos durant vos un an de voyage et peut être même de dormir sous la tente mais si ce n’est pas le but principal de votre voyage, est ce que cela est utile de transporter une tente avec vous durant un an pour ne vous en servir qu’une dizaine de jours ? (vous trouverez surement sur place quelqu’un pour vous en revendre une ou vous en prêtez)

 

Mais malgré tous ces conseils, la meilleure des expériences restera la vôtre comme ce fut mon cas. Alors voyagez, expérimentez, revenez, changer et adapter votre sac au fur à et mesure !

 

(Crédit photo : Andrew Martin)

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