De retour à Bogota, j’avais envie de vous parler un peu des différents systèmes de transports après plusieurs semaines passées dans cette ville. Je ne suis bien entendu pas encore un expert mais je vais essayer de vous expliquer ce que j’en ai compris jusqu’à présent. Bogota est une ville immense qui couvre environ 17 fois la superficie de Paris. La traverser demande un certain courage et une grande habitude des systèmes de transports.

La meilleure façon de se déplacer dans cette ville est de comprendre comment fonctionnent les différents modes de transports. En effet, il faut savoir s’adapter pour aller d’un point A à un point B de la manière la plus efficace possible.

La ville n’y a pas de métro mais un système de bus qui s’en rapproche. Construit dans les années 2000, il s’appelle « Transmilenio ».

Transmilenio, les bus rouges

Ils circulent en site propre et ne sont donc pas soumis aux embouteillages. Les bus sont plus ou moins grands, de la taille classique à ceux à un accordéon voire même deux. Leur trajet étant la plupart du temps en ligne droite sur les axes principaux, cela ne pose pas de problème pour tourner.

Le tarif est fixé à 2000 pesos (environ 60 centimes d’euros) et le paiement se fait grâce à une carte à puce chargée à l’avance, soit à l’entrée des stations, soit dans certaines supérettes de quartier. La carte coûte 3000 pesos à l’achat. Les tourniquets à l’entrée des stations sont aussi ceux pour sortir. Attention donc aux personnes venant en sens inverse.

entree-station-transmilenio-bogota

Il y a différentes lignes qui comportent des lettres de A à M. Ce qui rend la chose compliquée, c’est de savoir passer d’une ligne à une autre. Il y a bien un plan du réseau mais il reste assez confus pour moi.

Heureusement, il y a des agents dans chaque station. Une fois que votre ligne est repérée, encore faut-il savoir qu’il y a plusieurs numéros par ligne, chaque nombre correspondant à certains arrêts. Ne sachant pas cela le premier jour mais ayant repéré que ma ligne était la B, je monte dans le premier bus B qui arrive, il passe bien devant ma rue mais pour s’arrêter 20 blocs plus loin… Et voila comment je fus partie pour 40 minutes de marche à pied… C’est comme cela que l’on apprend ! Les fois suivantes, j’ai remarqué ce tableau qui explique ligne par ligne, les arrêts desservis…

tableau-ligne-transmilenio-bogota

Au départ, je n’avais pas non plus compris qu’il pouvait y avoir plusieurs bus qui s’arrêtaient aux mêmes « portes ». De ce fait, il y a toujours un tas de personnes devant chacune d’entre elles attendant leur bon numéro de bus. Lorsque votre bus arrive, si les personnes devant vous ne le prennent pas il faut savoir jouer des coudes ou alors manquer son bus. C’est ce qui m’est arrivé au départ en voulant être trop poli !

Ce qui me rassure, c’est que mes ami.e.s Colombiens habitant Bogota me disent eux même parfois ne pas s’y retrouver.

SITP, les bus bleus

Ils font eux aussi partie du réseau Transmilenio dans le sens où le paiement se fait grâce à la même carte à puce. Le prix du voyage est de 1700 pesos. Cependant, il n’est pas possible de payer à bord des bus contrairement aux bus rouges où l’on peut payer à l’entrée de la station. Il faut donc avoir préalablement chargée sa carte avec du crédit. A la différence de leur homologue rouge, ceux-ci ne circulent pas sur voie propre et sont donc soumis aux embouteillages aux heures de pointes. Aller d’un bout à l’autre de la ville peut alors prendre plus d’une heure. Ce réseau de bus bleus est censé couvrir le reste de la ville non couverte par le Transmilenio.

Les arrêts sont moins évident à trouver et c’est une habitude à prendre.

STIP Complementario, les bus oranges

Je n’ai pas vraiment compris la différence avec les bus bleus, dans le sens où ils circulent sur les mêmes axes, nécessitent la même carte à puce et coûte le même prix. Probablement comme son nom l’indique que ce sont des lignes complémentaires pour aller dans les endroits où les bus bleus ne vont pas.

Les autres services de bus

Ce sont les bus de compagnies privées qui sont plus anciens que le système Transmilenio mais qui disparaissent au fur-et-à-mesure du développement de ce dernier. Le paiement se fait en liquide directement au chauffeur ou à son/sa assistant.e. Je n’ai jamais pris ces bus seul car les trajets sont trop aléatoires pour moi. Ils ont un écriteau sur le pare-brise où sont écrits les principaux arrêts. Cela nécessite une connaissance très précise de la ville et de son organisation.

Application mobile

Il existe une application « Transmilenio » ou « Moovit » afin de trouver le meilleur trajet en bus. Cependant, s’il est assez facile de l’utiliser pour le trajet aller si vous disposez d’une connexion internet, il est plus compliqué pour le trajet du retour si vous deviez effectuer un trajet différent, ne bénéficiant plus de réseau.

Se déplacer en taxi

En dehors de ces transports en commun, on peut se déplacer en taxi, ils sont jaunes, ils disposent d’un compteur et d’une tarification officielle ce qui évite de se faire avoir ou de devoir marchander sa course. Pour savoir combien va vous coûter votre course, il faut se référer au document à l’arrière des sièges avant et à son tableau qui explique le rapport entre le nombre inscrit sur le compteur et le prix à payer en pesos. J’ai utilisé les taxis soit pour rentrer tard le soir, soit pour se déplacer dans des endroits non pourvus en transport en commun, généralement pour rejoindre la station de bus la plus proche. Il existe une application afin de réserver votre taxi si vous ne voulez pas attendre dans la rue, elle s’appelle « Tappsi » et il vous en coutera 500 pesos de plus sur votre course.

Se déplacer avec Uber

Uber, entreprise de service mettant en relation des chauffeurs privés avec des personnes comme vous et moi souhaitant se déplacer en ville, existe aussi à Bogota. Et comme dans la plupart des grandes villes du monde, elle fait l’objet de nombreuses critiques pour concurrence déloyale. A tel point que lorsque l’on utilise ce service, une personne montera devant pour laisser un peu de doute quant à la fonction du véhicule.

Les tricycles à moteur

Je n’en ai vu que dans le quartier de Cedritos où j’ai habité. Ils ne font que la liaison entre ce quartier et l’arrêt de Transmilenio.

Voies cyclables

Enfin, il existe de nombreuses voies pour vélos le long des grands axes ce qui permet de se déplacer en limitant le danger. Cependant, le fort taux de pollution n’incite pas à utiliser ce moyen de transport, de même que la façon de conduire des Colombiens dès que vous sortez de ces voies cyclables.

Un chauffeur de taxi probablement fan des courses cyclistes

Le dimanche les grands axes sont fermés aux voitures et ouverts aux transports doux

Pin It on Pinterest

Share This