Aujourd’hui, je vais vous parler d’un voyage un peu particulier, un voyage dans le temps et l’espace !

Durant mon dernier voyage en Amérique du Sud, grâce à ma technique d’échange de livres, j’ai eu l’occasion de lire de nombreux ouvrages que je n’aurai jamais découvert si j’avais par exemple une liseuse avec des dizaines de bouquins prêts à être lus.

 

Parmi ces nombreux livres, plusieurs m’ont marqué et fait réfléchir, comme ce fut le cas de « Troisième Humanité » de Bernard Werber, que je n’ai pas eu le temps de finir mais qui m’a fait voyager à travers le temps et l’espace. Dans sa narration, l’auteur évoque nos origines et émet l’hypothèse que nos ancêtres étaient plus grands et que nous allions vers un rapetissement pour nous adapter au climat notamment.

 

Il y fait écho de différentes façons de survivre dans le futur et principalement d’une technique qui m’a fait bien réfléchir, celle d’un milliardaire souhaitant construire un vaisseau spatial, d’une dimension suffisante pour un voyage de 1000 ans afin d’aller aux confins de notre univers et au-déla. L’idée serait que les premiers passagers se reproduisent et que les enfants, puis les petits-enfants et ainsi de suite, continuent ce périple dans le but de trouver un autre endroit viable dans l’univers afin de perpétuer le genre humain.

 

Bien qu’utopique en l’état actuel de nos connaissances, ce projet fou m’a laissé songeur lorsque j’essayais de l’imaginer dans sa réalité. Je me disais que lorsqu’il partirait, ce navire intergalactique serait en contact avec la Terre pendant quelques temps et pourrait bénéficier de son soutien, voir d’ordres. Avec l’éloignement dans le temps et l’espace, la communication deviendrait difficile puis impossible, laissant les habitants de cet objet volant, livrés à eux-mêmes, sans retour possible. Si l’on se projete encore plus loin dans le temps, les enfants qui naîtront à bord n’auront comme univers connu que ce vaisseau. Ce sera leur conception du monde et leurs parents leur parleront de la Terre qui leur paraitra comme une endroit mystérieux et lointain. Si l’on avance encore plus dans le temps, une centaine d’années après le départ, une fois les premiers passagers arrivés au terme de leur vie humaine, la représentation de la Terre ne se fera plus que par des souvenirs de souvenirs, via le récit des ancêtres qui y sont nés. Avec le passage des siècles, cela deviendra encore plus un mythe, de là, naîtront peut être des croyances et le monde sera pour ces nouveaux naufragés de l’espace, cette unique coquille de noix qui se baladera au gré des vents spatiaux. Probablement que leur mission d’origine s’en trouvera changé, évoluerait, s’oublierait et que les générations futures se demanderaient ce qu’elles y font.

 

Là où je veux en venir et ce qui m’a laissé songeur, c’est que je faisais un parallèle avec notre propre vie sur Terre. Je me pose régulièrement la question de pourquoi nous vivons ? Quelle est notre propre destinée ? Finalement le qui suis-je ? Où vais-je ? Et dans quel état j’erre ?

 

J’aime à penser que nous sommes des naufragés de l’espace, envoyés il y a des millénaires conquérir de nouveaux lieux et qu’avec le temps, le message s’est perdu et que nous vivons à présent sur Terre. Résolus à vivre sans but précis, nous nous contentons de reproduire le schéma des générations passées, métro, boulot, dodo…

 

Au-déla d’être physique, un voyage à l’autre bout de la Terre est aussi intérieur et c’est finalement le voyage d’une vie que de se questionner, se remettre en question et de ne pas se reposer sur ses acquis et sur ceux des générations passées. Sinon, nous en serions encore à croire que la Terre est plate et au centre de l’univers, que les noirs ne sont pas humains et les femmes incapables de travailler et j’en passe…

 

Ce voyage en Amérique du Sud avait pour but de lâcher prise et de questionner sur mon propre parcours, en sortant de la frénésie parisienne afin d’avoir du temps de cerveau disponible, propice à ce voyage intérieur.

 

Ce lâcher prise a eu différents aspects.

 

Il fut tout d’abord technologique. J’ai réussi à lâcher mon téléphone, en me déconnectent par moment, déjà par le fait de ne pas avoir en permanence un accès internet sur mon téléphone comme c’est le cas en France, mais aussi en passant plusieurs jours coupé du monde comme ce fut le cas sur le bateau entre la Colombie ou le Pérou ou dans la réserve naturelle à Leticia puis à quelques jours de mon retour en France, en me le faisant voler dans les transports en commun de Bogota.

 

Lâcher prise aussi par le fait de moins prévoir, de moins m’organiser, de moins planifier et de vivre au jour le jour. Lorsque j’habite à Paris, entre le travail et mon investissement dans différentes associations ou groupes, je n’ai bien souvent pas une minute pour moi. C’est un choix que j’ai fait car j’apprécie toujours rencontrer de nouvelles personnes et donner de mon temps pour des causes qui me semblent juste. Ne rien prévoir et dire oui à toute nouvelle proposition m’a permis de faire de super rencontres comme à mon arrivée à Bogota mais aussi de me reposer l’esprit, en acceptant de moins contrôler les choses.

 

Le bilan de ce lâcher prise fut donc du temps de cerveau disponible pour réfléchir à ce que je voulais et à ce que je ne voulais pas dans ma vie. Faire le choix de voyager et de s’écarter du schéma classique prôné par notre société de consommation n’est pas sans questionnements et remises en question ! Après ce voyage, je sais que c’est ce que je souhaite, ce qui me fait vibrer au quotidien et ce malgré certaines inquiétudes parfois sur ce que je vais faire de ma vie. Mais avec l’expérience, je me rends compte que tout arrive à point à qui sait attendre et que la loi de l’attraction existe belle et bien et que si vous pensez à du positif dans votre vie, cela arrivera !

 

Et vous, avez-vous déjà eu des expériences intérieures intenses lors d’un voyage ?

 

(crédit photo : Noel Bauza)

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