(Avant de commencer la lecture de cet article, n’oubliez pas de lire celui sur Ica, Nasca, Arequipa et le canyon de Colca)

Sur la route entre Chivay et Puno, nous croisons de nombreux troupeaux de lamas et d’alpagas

Le trajet de six heures de bus entre Chivay et Puno finit de nous épuiser et lorsque nous débarquons à vingt heures, nous ne nous sentons pas très bien. Nous sommes à présent à 3812 mètres d’altitude, sur les bords du lac Titicaca. Nous hélons un taxi en lui désignant l’adresse de la première auberge du Lonely Planet. Le temps de faire les démarches d’enregistrement à l’accueil et nous pouvons profiter de bons lits bien douillets avec des couettes (la température extérieure est de 6 degrés). Deux heures plus tard, un groupe de jeunes arrive dans le dortoir en allumant la lumière et en parlant comme s’ils étaient seuls au monde. Situation qui peut paraître courante dans ce type d’hébergement mais qui ne m’étais pas encore arrivé depuis le début de mon voyage trois mois et demi plus tôt… Et comble de malchance, ce sont des français… Triste réputation !! Nous réussissons néanmoins à nous endormir…

Capachica, Chifron et Llachòn

Le lendemain matin, nous décidons d’un commun accord de ne pas profiter du lac Titicaca via un tour opérateur mais de nous débrouiller par nos propres moyens et en lisant bien attentivement le Lonely Planet. Direction donc les bords du lac, près du marché de Puno afin de prendre un colectivo direction Capachica, à 1h20 de route et ce pour la modique somme de 5 soles par personne. Sur place, nous déjeunerons d’un repas simple mais copieux à base de soupe de légumes (spécialité péruvienne) ainsi qu’une assiette de riz légumes poulet/omelette (au choix) qui nous coutera 5 soles supplémentaires chacun.

Afin de digérer, nous marchons jusqu’à la plage de Chifron qui selon le panneau se trouve à 1,8km.


Une foule immense est en train de jouer à des sports collectifs au rythme de musiques sortant de différentes sonos. Ce sont des groupes de jeunes et d’enfants, probablement là pour profiter des derniers jours de vacances.

La plage de Chifron

Nous ne nous attardons pas et retourner dans le centre de Capachica, juste au moment où un bus pour Llachòn, notre destination finale, arrive. Nous y montons et nous retrouvons entourés de Péruviens et Péruviennes en costumes et chapeaux traditionnels… Ils indiquent ceux qui sont mariés de ceux qui sont célibataires.

Il y a des chapeaux pour tout les goûts

Les pompons que l’on trouve au bout des tresses des péruviennes, n’ont qu’une fonction décorative

Durant le trajet de quarante-cinq minutes, nos voisins descendent petit à petit et nous descendons sur la place du village de Llachòn, nous sommes seuls.

La place du village de Llachòn et son église

Les épouvantails de Llachòn

Nous empruntons la route de terre que le chauffeur nous indique pour nous élancer à travers la découverte de la presqu’île. Nous ne croisons pas âme qui vive et cela fait du bien. Au détour d’un virage, nous empruntons un petit chemin fait de pierres qui nous semble destiné.

Un chapeau avec un panneau représentant un randonneur

Le chemin serpente à travers les collines et nous commençons à ressentir les effets de l’altitude. Chaque pas nous essouffle et nous prenons donc notre temps. L’impression de silence qui nous entoure est enivrante. Nous sommes tellement seuls que l’on en vient à se demander s’il n’y a pas un problème…

Quelques maisons sans vies ici et là

 

Cultures en terrasse

 

« Attention troupeau de poncho »

Pisciculture dans les eaux du lac Titicaca

Le paysage est bien façonné par la main de l’Homme

Nous croisons néanmoins quelques personnes

Clin d’oeil de la nature « faites l’amour pas la guerre »

 

Chaque maison possède un numéro peint en blanc sur les murs de terre

Quelques ports avec des bateaux en attente d’une sortie sur le lac

Après environ deux heures trente de marche, nous atteignons un village et suivons le panneau « Casa de Félix » dont nous avions lu des bons commentaires dans le guide.

La Casa de Félix, un petit coin de paradis

Là encore, il n’y a personne et nous sommes obligés de nous annoncer à plusieurs reprises avant de trouver une femme qui nous accueille. L’endroit est paradisiaque, silencieux et avec une superbe vue sur le lac. La chambre est propre et bien équipée.

La demi pension nous revient à 55 soles par personnes. L’accueil est au top, le repas excellent et Félix nous propose même d’en reprendre… Nous passons une nuit reposante et calme !

 

Le chapeau pour les femmes célibataires

Les chapeaux pour les femmes mariées

Isla Taquile

Le lendemain, après un bon petit-déjeuner, nous partons pour « Isla Taquile », qui se trouve à une heure de bateau. Il n’y a malheureusement pas de navette et nous payons 90 soles pour un bateau privé.

En route pour Taquine

« Bienvenue à Taquile »

Là encore des petits ports de pêche

Après nous être acquittés de la taxe touristique de 8 soles à destination des communautés locales qui entretiennent l’île, nous suivons le chemin de pierre qui la traverse. Nous constatons immédiatement que l’affluence touristique y est plus importante, que ce soit à travers les groupes que nous croisons, les vendeurs et vendeuses à la sauvette (quasi majoritairement des femmes et des enfants) nous proposant de l’artisanat local ou les mendiants, quémandant leur pièce.

De nombreuses arches jalonnent les chemins de l’île


Recyclage

L’île est néanmoins charmante et le temps agréable. Nous croisons plusieurs restaurants déjà pleins et poursuivons notre route jusqu’à en trouver un vide avec toujours une vue sympa sur le lac.
Au menu pour 15 soles chacun, en entrée, toujours une soupe à base de quinoa et de légumes, ce plat typique du Sud du Pérou que j’apprécie bien, et en plat principal, une truite ou une omelette accompagnés de riz et de légumes… Repus, nous continuons le chemin pour arriver sur la place principale.

Les costumes traditionnels de l’île de Taquile

Sur la place principale, une coopérative vend de l’artisanat local

Nous commençons alors à cherchons un logement chez l’habitant. La plupart des touristes qui logent sur les îles du lac Titicaca, le font dans le cadre d’un tour organisé. Afin que la manne financière bénéficie au plus grand nombre, les touristiques sont répartis à tour de rôle entre les familles. N’étant pas venus dans le cadre d’un tour, nous ne savons pas à qui nous adresser et pensions demander aléatoirement dans la rue. Après quelques tentatives infructueuses, nous arrivons finalement chez Jésus qui nous propose le logement et la demi-pension pour 45 soles. Le logement est spartiate mais fonctionnel.
Après une rapide sieste, nous faisons de nouveau travailler notre cardio en finissant l’exploration de l’île en nous rendant à son sommet ce qui nous permet d’admirer une vue panoramique à 360 degrés ainsi que les vestiges d’un temple en ruine.

La magie des constructions anciennes

Le soir, nous partagerons notre repas avec un groupe d’italien et je me redis encore une fois que décidément cette langue est très sympa à écouter. N’ayant pas grand chose à faire le dîner, nous ne tardons pas à nous coucher et le lendemain, dès neuf heures, nous sommes prêts à partir. Nous rejoignons l’embarcadère pour prendre le ferry qui nous ramènera à Puno. Trois heures de bateau à une vitesse d’escargot, cela permet d’observer le paysage ! Nous retrouvons notre auberge où nous avons laisser nos sacs, en espérant ne pas recroiser nos français sans gênes.

Au moment du départ, le moteur cale, le capitaine trifouille deux trois trucs et c’est reparti…

Par moment, notre capitaine pique du nez

Les îles Uros

Pour notre dernière journée sur les bords du lac Titicaca, nous nous dirigeons vers les îles Uros. Ces îles artificielles flottantes en roseaux furent construites afin de lutter contre l’oppression Inca, la tribu voisine, à partir du 13ème siècle. Les derniers Uros ont disparu dans les années 1950, laissant la place aux Aymaras de Puno, ayant sentis le filon touristique. Elles sont aujourd’hui l’une des attractions principales du lac Titicaca en profitant de leur aspect curieux pour attirer les touristiques du monde entier. Changement de tactique, entre désir d’isolement puis d’attraction… Il n’y a donc aujourd’hui plus grand chose de naturel là dedans même si cela reste quelques chose d’assez surprenant. Il faut voir ces îles plutôt comme un musée en plein air. En posant le pied sur l’île, on s’enfonce légèrement. La base est constituée de blocs de racines de plusieurs mètres carrés sur lesquelles on dispose des couches entrelacées de roseaux de plusieurs mètres d’épaisseurs. Ces derniers seront remplacés régulièrement, les couches inférieures pourrissant au contact de l’eau et du temps.

Le nombre de bateaux démontre la présence du tourisme sur le lac Titicaca

Les miradors servent à communiquer d’une île à l’autre

Un petit trou au milieu de l’île pour pêcher

Démonstration de la construction des îles

La cuisine se fait sur des supports afin de ne pas brûler les îles

Puno

La ville de Puno est très sympa à visiter avec ses petites rues où se perdre et ses places animées et pleines de vies.

La place d’armes et son église

Une partie de Puno vue du lac Titicaca

De nombreuses marchandes vendent des fruits dans la rue sur des petites carioles

« Zone sécurisée en cas de séisme », inscription que l’on trouve dans de nombreux endroits publics

Dans le prochain et dernier épisode : Cusco, le Machu Picchu et le Wayna Picchu, Salinas (mine de sel à ciel ouvert), la vallée sacrée, Vinicunca (la montagne colorée) et Pisac…

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