Episode 1 : https://www.enrouteversailleurs.com/3-semaines-sud-perou-episode-1-sur-3-ica-nazca-arequipa-canyon-colca/

Episode 2 : https://www.enrouteversailleurs.com/3-semaines-dans-le-sud-du-perou-episode-2-sur-3-puno-lac-titicaca-llachon-isla-taquile-islas-uros/

Suite et fin de ce périple dans le Sud du Pérou.

Cusco

Pour rejoindre Cusco, nous avions le choix entre deux horaires, de vingt-deux-heures et quatre heures du matin ou de huit heures et quatorze heures. Nous avons décidé de le faire de jour afin de passer une bonne nuit à l’auberge à Puno, mais aussi pour observer le paysage.

Pas d’erreur possible entre la campagne française et péruvienne, les troupeaux de lamas et leurs cousins alpagas remplacent nos bonnes vieilles bovines. Le climat est rude dans le sud du Pérou avec toujours des plaines arides, sans végétation haute et bordées régulièrement par les montagnes.

Doubler un autre véhicule en bus donne parfois lieu à quelques sueurs froides sur ces deux fois une voie…

En arrivant à Cusco, nous nous rendons à l’auberge Estrellita (Petite Etoile), que nous ont conseillé deux voyageurs rencontrés antérieurement. Pour quarante soles, nous avons une chambre privatif avec deux lits simples (salle de bain dans la cour) et un petit-déjeuner le matin servit entre sept heures et onze heures.

Le vent de contestation de Notre Dame des Landes souffle jusqu’au Pérou

Nous profitons des dernières heures de jours pour se mettre au parfum et visiter les rues de Cusco. Le centre-ville est charmant, avec sa place principale (Plaza de Armas), ses ruelles piétonnes et pavées. La ville est très propre, sûrement dû au tourisme massif et à la volonté de la municipalité de rendre attractif leur visite. Un guide rencontré quelques jours plus tard nous expliquera qu’en haute saison (l’été européen), tout les logements de la ville affichent complet et que certaines personnes dorment à la belle étoile sur les places de Cusco, attendant le petit matin pour se rendre au Machu Picchu. Nous sommes en basse saison et l’affluence touriste est moindre ce qui n’est pas pour nous déplaire.

Les places principales au Pérou sont souvent très charmantes et bien entretenues

Le plafond d’un restaurant

Quel plaisir de se perdre dans ces petites rues piétonnes

Et ce n’est même pas le nom d’un bar

 


Machu Picchu et Wayna Picchu

Le départ le lendemain est à sept heures ce qui est une heure raisonnable par rapport à d’autres matins. Nous partons pour sept heures de bus, direction Hydro Electrica. En chemin, nous nous arrêterons deux fois, une première fois pour un rapide petit-déjeuner et une seconde pour un déjeuner à Santa Theresa. A Hidroélectrica, deux solution s’offrent à nous pour rejoindre Aguas Calientes, dernière ville avant le Machu Picchu : deux heures de marche le long des rails du train ou prendre le train mais qui est affreusement cher. Nous avons payé un tour à deux cents dollars pour le transport, l’intendance du premier jour, une nuit à Aguas Calientes et l’entrée au Machu et Wayna Picchu. La personne qui nous a vendu le tour nous a expliqué que l’aller se ferait en bus et le retour en train. Il s’est accordé de grandes libertés avec la réalité car le trajet entre Hidroélectrica et Aguas Calientes n’était pas inclus dans ce package. A nous donc les deux heures de randonnée sous la pluie. Marcher sous la pluie ne me déplaît pas totalement mais me faire avoir sur une prestation nettement plus.

On garde le sourire néanmoins

A intervalles réguliers, la sirène du train se fait ressentir et nous devons nous écarter rapidement de la voie pour ne pas finir écraser. Malgré les panneaux qui indiquent clairement qu’il est interdit de marcher sur les rails, chaque jour, des centaines de touristes les empruntent sous la houlette des tours opérateurs.
A deux reprises, nous devons passer dans un tunnel et lors du passage dans le deuxième, la sirène retentit, nous obligeant à courir dans le noir avant le passage du train. Pour le sérieux, on repassera ! Nous arrivons néanmoins sain et sauf à Aguas Calientes où nous retrouvons notre guide qui nous accompagne en groupe à notre hôtel pour la nuit. La gérante de l’hôtel ne nous trouve pas dans les réservations et nous avons bien du mal à demander de l’aide à notre guide car celui-ci est déjà reparti. Nous réussissons néanmoins à lui prouver notre bonne foi en lui montrant les documents de l’agence. Elle s’occupera de les appeler et nous laissera finalement une chambre pour la nuit…
Après ces quelques aventures, je commence à douter réellement des compétences de cette agence et à remettre en question cette visite du Machu Picchu en arguant que les lieux trop touristiques donnent trop souvent lieu à des prestations d’une qualité moindre.
Mais comme la nuit porte conseil, nous ne tardons pas à rejoindre Morphée. Le lendemain matin, réveil de bonne heure pour arriver dès l’ouverture du site à six heures du matin. A quatre heures quarante, nous sommes au contrôle des billets en bas derrière une queue de plusieurs dizaines de personnes. A cinq heures précises, les portes s’ouvrent et nous commençons l’ascension jusqu’au Machu Picchu. Une heure de montée à travers la forêt, aidés par des marches.

Nous sommes accompagnés par les nuages

Marie peine un peu et c’est moi qui la soutient (on verra que ça changera quelques jours plus tard, d’où l’avantage de voyager à deux). Nous arriverons finalement à six heures trente devant les portes du site. Nous montrons de nouveau pattes blanches avant de finalement accéder au Machu Picchu. Je fonce directement au Wayna Picchu et laisse Marie se reposer.

L’entrée du site est déjà bien encombrée

Le Wayna Picchu la tête dans les nuages

 

L’entrée de cette montagne qui surplombe le Machu Picchu est seulement autorisée pour deux cent personnes entre sept heures et huit heures et deux cent autres entre dix heures et onze heures. Je suis dans les premiers et rapidement je file seul vaincre la montagne. J’arrive au sommet avec une vue époustouflante à 360 degrés et cette sensation enivrante d’être seul au monde.

Les marches sont hautes ce qui oblige à monter à quatre pattes

Victoire !!

Une vue inoubliable

Je savoure ce doux sentiment de plénitude. Je ne m’attarde néanmoins pas trop et continue ma route vers un point encore plus éloigné et qui s’appelle la « Gran Cavern ».
Je suis seul et galope à travers la montagne avec une énergie incroyable. Le tour complet affichait quatre heures, il m’en faudra une heure trente. Contrairement à d’autres sites célèbres dans le monde, ceux-ci sont reculés, perdus au milieu de la jungle, coincés entre différentes vallées, ce qui ajoute une aura de mystère.

Le chemin fait une boucle et revient à flanc de falaise

En ressortant, je retrouve Marie qui m’a rejoint. Nous découvrons le Machu Picchu ensemble et y passons les quatre heures suivantes. Malgré l’affluence touristique, le site est immense et nous pouvons quand même nous promener tranquillement.

Quand on voit ce qu’il en reste, il est difficile d’imaginer un peuple vivre ici

Sympa la vue quand tu cultives ton potager sur ces terrasses

On y trouve même des panneaux pour préciser quand prendre une photo


Et au milieu coule une rivière

A treize heures, nous avons fait deux fois le tour et sommes tous les deux bien fatigués. Nous décidons de redescendre en bus (une route permet d’accéder directement au site sans prendre l’escalier à pied).

La route qui serpente est celle empruntée par le bus pour rejoindre l’entrée du site

En attendant notre train de dix-huit heures, nous passons l’après-midi dans un restaurant à se reposer, manger et boire…
Malgré son prix excessif, je ne regrette pas le choix du train. Le plafond est vitré et permet d’observer encore mieux le paysage même si nous n’en profiterons que quelques minutes avant la tombée du jour.
Le trajet se terminera entre deux sommeils et en débarquant du bus, nous rentrons directement à l’auberge pour y dormir.
En résumé, pour vous rendre au Machu Picchu à partir de Cusco, il existe trois options :
  1. la plus onéreuse : deux heures de bus entre Cusco et Ollantaytambo puis deux heures de train entre Ollantaytambo et Aguas Calientes (entre 120 et 180 euros A/R)
  2. le meilleur rapport temps/argent : sept heures de bus entre Cusco et Hidroéletrica puis deux heures de marche à pied (55 soles soit environ 15 euros A/R)
  3. le trek de l’Inca, que nous n’avons pas pu faire car c’était la saison des pluies et les premiers départs se font en mars-avril
  4. vous pouvez aussi mixer les différents transports comme nous l’avons fait : trajet aller avec la solution 2 et trajet retour avec la solution 1

Il nous reste quatre jours à passer à Cusco. Après la journée de la veille intense et physique, nous nous prenons une journée de repos et en profitons pour explorer plus en détail les rues de Cusco. On marchant au hasard, nous nous écartons du centre-ville et constatons rapidement que les rues y sont bien moins entretenues.

Maras et ses marais salants

Le lendemain, direction Urubamba en colectivo pour six soles par personne d’où nous rejoindrons le départ du chemin menant aux salines de Maras. Créés à l’origine par les populations pré-incas, elles sont toujours exploitées et permettent aux familles de la région (organisées en coopérative), d’avoir quelques revenus.

Vinicunca ou la montagne colorée

Cette montagne doit son nom à des couches de sédiments de différentes couleurs qui se sont superposées au fil des millénaires. La randonnée commence à 4000 mètres d’altitude et se termine à 5000 mètres. Ce site n’est exploité pour le tourisme que depuis un an environ ce qui fait que les guides de 2016 n’en font absolument pas mention. Les agences de voyage de Cusco ont la capacité d’être beaucoup plus réactives et chacune d’entre elles vous proposera un tour à la journée à la montagne colorée. Le départ se fait très tôt, vers trois heures trente du matin pour arriver au village proche de la montagne vers sept heures afin de profiter d’un petit-déjeuner. Nous démarrons le trek vers huit heures trente pour environ trois heures de montée. De la neige nous entoure lorsque nous commençons la marche.

Au premier replat, des dizaines de chevaux attendent gentillement ceux et celles qui voudraient effectuer l’ascension plus facilement. Ce service est proposé par les familles alentours et chaque cheval à son propriétaire attitré.

Depuis le réveil, je ne me sens pas bien et au bout de trente minutes, je réalise qu’il ne serait pas raisonnable que je continue. Les guides sont bien organisés et équipés d’oxygène et de talkie-walkie. Je n’aurais pas besoin du premier mais notre guide se servira du deuxième pour appeler le chauffeur resté au minibus et le prévenir que je redescends. Je rebrousse chemin tranquillement. Je profiterais des rangées de sièges vides pour dormir durant les quatre heures suivantes en attendant le retour des valeureux randonneurs. C’est Marie qui reviendra la première. Chacun son tour de faire des exploits sportifs !

Pisac et la vallée sacrée

Pour nos deux derniers jours avant de revenir à Lima, nous avons choisi de nous rendre à Pisac, un charmant petit village (selon le guide), avec un des marchés d’artisanat les plus réputés de la région, et point de départ de nombreuses randonnées. Là encore, nous prenons un colectivo pour nous y rendre et payons 4 soles chacun. Pisac est effectivement un charmant petit village, avec des rues pavées et un système d’évacuation des eaux de pluie au milieu qui créé un ruissellement que je trouve très sympa. Nous trouvons rapidement une auberge pour passer la nuit et payons 25 soles par personne.

Nous achetons de quoi faire des sandwichs et prévoyons de partir explorer les montagnes environnantes. Malheureusement, il y a un coût pour rentrer sur le site archéologique et le parc qui y mène. Il est impossible de payer une entrée unique et il est obligatoire d’acheter le billet touristique qui permet de visiter tout les sites de la vallée sacrée. Mais que vous en visitiez un ou six, le prix reste le même ce que nous trouvons dommage car nous n’aurons pas le temps de visiter les autres. Quelques gouttes de pluies achèvent de nous convaincront de rebrousser chemin et nous finirons la journée au sec à l’auberge avec quelques escapades dans la ville.

Les nouveaux chiens de garde

Notre nouveau pote

Bienvenue à Pisac (c’est le carnaval)

Le lendemain, nous reviendrons directement récupérer nos sacs à l’auberge de Cusco pour avancer notre billet de bus pour Lima d’un jour et quitter le froid et la pluie.

 

Pin It on Pinterest

Share This