Pour l’écriture de cet article, je me suis inspiré de celui de Lucie trouvé sur son blog Voyages et Vagabondages.

En fêtant mes 30 ans le mois dernier, je fêtais aussi une décennie de voyages. Pour cette occasion, je voulais revenir sur ce qui a marqué ma vingtaine en choisissant un voyage pour chaque année écoulée en expliquant un peu plus en détail mon parcours et les raisons qui me poussent à vouloir toujours continuer de voyager tout en refusant de rentrer dans les rangs bien rangés d’une vie métro-boulot-dodo…

Alors je vais commencer en trichant un peu puisque je vais revenir 11 ans en arrière et non pas 10. En effet, mon voyage au Cambodge fut précurseur et je ne pourrais pas parler de mes années de voyages sans le mentionner. Ça serait un peu comme de ne pas inviter ses parents à son mariage…

2006 : Cambodge

La fine équipe en route pour une école cambodgienne près de Takeo

A l’issue de nombreuses années Scout, me voici devenu adulte (enfin sur le papier). Les Scouts et Guides de France (SGDF) proposent pour la tranche d’âge 18-21 ans de monter un projet de solidarité en équipe sur trois ans : première année pour apprendre à se connaître, deuxième année consacrée au projet de solidarité et la troisième année pour rendre service, soit dans une association près de chez soi ou alors comme chef ou cheftaine (encadrants chez les SGDF). C’est dans ce cadre là que je suis parti au Cambodge.

Nous sommes jeunes, nous sommes cinq (Aurélie, Adeline, Alexis, Vincent et moi-même), nous voulons changer le monde mais nous allons rapidement constater que c’est surtout le monde qui va nous changer. Durant un mois au Cambodge pendant l’été 2006, nous nous sommes confrontés à une autre culture, à d’autres besoins, à des sourires d’enfants… Je reviendrai forcément différent !

2007 : Allemagne

S’il y a bien une chose qui n’a pas changé en 10 ans, c’est mon goût prononcé pour la mode…

C’est le pays que j’ai le plus visité en dehors de la France. Cela est principalement dû au fait que j’ai choisi allemand LV1 (ne me demandez pas pourquoi). Ma première rencontre avec notre voisin d’outre-rhin remonte en 2002 dans le cadre d’un échange scolaire durant mon année de 3ème. L’échange se passera tellement bien que je profiterai de chaque occasion dans les années suivantes pour retourner en Allemagne. C’est ainsi que je me retrouve à Freising près de Munich durant l’été 2007 pour un stage de deux mois dans une entreprise de paysage. Je bénéficie à l’occasion d’une bourse de l’OFAJ, l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse. Merci aux programmes européens pour la jeunesse qui nous permettent de voyager toujours plus facilement ! Je profite de ce séjour pour commencer à expérimenter le stop et je visite Salzburg en Autriche, Dresde (photo) et Nuremberg durant mes week-ends.

2008 : Irlande

Un gamin en Irlande…

Un BTS Aménagements Paysagers en poche, mais ne sachant que faire de ma vie, je décide de partir apprendre l’anglais, me disant que ça me sera toujours utile… A cette époque, je suis en couple et décide de ne pas partir trop loin. Il me reste donc deux options, l’Angleterre ou l’Irlande. Le choix se fera sur la devise car je trouve cela plus simple de continuer à vivre en euro et puis je connais déjà un petit peu l’Angleterre, Londres et le pays de Galles. J’arrive à Dublin avec un aller simple et aucun plan sur comment vais-je vivre dans cette ville durant les prochains mois. En sortant de l’aéroport, je prends un bus vers le centre ville et repère un panneau indiquant « Office de tourisme ». J’y demande la direction de l’auberge de jeunesse la plus proche. Le lendemain, armé de quelques CV préalablement imprimés avant mon départ et de la liste des quelques restaurants français de Dublin, j’entreprends d’en faire le tour, n’ayant bien entendu aucune expérience dans la restauration. Sur le chemin, je dépose aussi quelques CV supplémentaires dans des supermarchés. Je continue mon chemin lorsque mon téléphone sonne. C’est le directeur d’un supermarché à qui je viens de donner mon CV. Il désire me voir en rendez-vous d’ici 30 minutes… Ayant déambulé dans les rues de Dublin sans aucune logique, je réalise soudain au moment de raccrocher, que je n’ai aucune idée d’où se trouve ce supermarché… Heureusement, j’ai une bonne mémoire photographique et réussi à refaire le chemin en sens inverse. C’est ainsi que je rencontre Gerry, le directeur. Mon niveau d’anglais est très basique et je peine à le comprendre. Il le constate bien et me teste : il me demande où puis-je trouver du « toilet paper » ? J’ai la chance que le mot soit quasiment identique en français. Je souris et naïvement lui explique que c’était facile. Il a dû apprécier ma franchise car il me répond « Come back on Monday at 9 am » (Revenez lundi à 9h). Cela fait moins de 48h que je suis arrivé, je parle à peine anglais et je n’ai jamais travaillé dans un supermarché avant, mais j’ai déjà un boulot. La chance sourit aux audacieux paraît-il ! J’y resterai sept mois. Un jour, alors que je suis dans le bureau de Gerry à attendre de la monnaie pour ma caisse, je remarquerais une pile contenant au bas mot une centaine de CV comme le mien. Je n’ai jamais su pourquoi il m’avait embauché moi plutôt qu’un autre, on va mettre cela sur le compte du sourire, cela change beaucoup de choses !

Si un jour vos pas vous mènent au Centra de Westland Row derrière Trinity College, ayez une pensée pour moi 🙂

2009 : USA

Le temps d’une pause sous le chaud soleil de l’Ouest américain

De retour d’Irlande avec un niveau d’anglais convenable, je m’envole pour 15 jours sur les routes américaines, entre Los Angeles sur la côte Ouest et Denver, dans le centre du pays. Je suis accompagné de la copine qui m’a fait choisir l’Irlande à l’Australie, ainsi que de sa famille. Deux semaines à parcourir l’immensité de l’Ouest Américain, entre la démence des casinos de Las Vegas au milieu du désert et la beauté des parcs naturels. Ce séjour se finira par le mariage d’un cousin de cette copine, raison de ce voyage outre-Atlantique.

2010 : Burkina Faso

Même pas peur avec Okocha

Pour mon premier voyage en solitaire en dehors de l’Europe, je m’envole pour un stage de deux mois près de Fada N’Gourma, dans l’Est du Burkina Faso, dans le cadre de ma formation à Angers en « Conduite et conception de projet dans le champ de l’interculturel et de l’humanitaire« . J’ai immédiatement adoré l’Afrique, la joie de vivre de sa population, sa chaleur climatique comme humaine, son côté désorganisé, sa nonchalence… Je vivrai ainsi durant deux mois dans un village de brousse en pleine saison chaude, tout en essayant de planter des arbres fruitiers pour diversifier le bol alimentaire des habitants du village. Je découvre alors un autre rapport au temps, de nouvelles façons de travailler. Au premier abord, cela m’énerve car c’est nouveau mais petit à petit, j’apprends à relativiser, à prendre mon temps et à me reposer en milieu de journée, lorsque les températures caniculaires ne permettent pas de faire autre chose… Je découvre la difficulté de ne pas parler la même langue, de nouveaux plats, la gentillesse de personnes qui n’ont rien mais qui pourtant m’accueillent avec des sourires et prennent le temps de m’aider si besoin. Un nouveau voyage qui me bouscule, me retourne et me ramène en France encore un peu plus changé et avec une soif toujours plus grande de découvertes et de voyages.

2011 : Haïti

Une sacré tête de bienheureux…

Je continue mes études par un master en « Solidarité et Action Internationales » à Paris et profite de cette nouvelle occasion pour effectuer mon stage de master 1 à Haïti, dans un orphelinat tenu par une Sœur Québécoise depuis une trentaine d’années. Situé tout au sud d’Haïti sur l’île à Vache, je passerai six mois loin du monde moderne, à essayer de trouver ma place dans les projets locaux et d’apporter ma pierre à l’édifice même si comme dans la plupart des cas, c’est surtout moi qui change, apprend, évolue au contact des enfants et des habitants. Au bout de quelques semaines, le traditionnel repas « riz blanc/poulet » matin midi et soir ne me convenant plus, je dévalise les magasins locaux en chips et autres mets occidentaux proches de la malbouffe. Je perdrai près de 13 kilos durant ces six mois… Vive les voyages !

2012 : GR20 en Corse

Afin de ne pas vous perdre sur le célèbre GR Corse, suivez le balisage blanc et rouge…

A l’issue de mon stage de master 2 à Paris, j’ai un créneau de 15 jours et l’envie de me dépasser physiquement. Je décide de partir m’attaquer au célèbre GR20 en Corse : 200 kilomètres à travers la montagne de l’île de Beauté, 13 jours de marche, des paysages sublimes, et des rencontres incroyables. En bref, une sacrée aventure que je vous recommande ! Les premiers jours sont difficiles physiquement et ce n’est que grâce au mental que je continue le chemin. Fort heureusement, le résultat est à la hauteur de mes espérances !

2013 : Vanuatu

De retour de l’île de Moso, mon niveau un de plongée en poche

Ce fut ma plus longue expatriation. Durant un an, je vivrais dans ce petit pays du Pacifique Sud, dans la ville de Port Vila, la capitale. Le Vanuatu, c’est environ 80 îles réparties sur une bande de 1300 kilomètres de long. Entre plages de rêves et températures clémentes toute l’année, ce pays a un air de paradis et je m’y plais bien. J’apprendrai la plongée, l’apnée, le snorkeling (palme, masque, tuba), je grimperai en haut d’un volcan pour la première fois de ma vie, découvrirai la jungle et les dangers de la mer et continuerai à apprendre au contact d’une culture différente…

Se retrouver à 20 mètres sous le niveau de l’eau est vraiment une sensation magique

2014 : New York

Sur le pont de Brooklyn

Retour aux USA avec un séjour à New York, de nouveau pour une copine. Décidément, les amours m’auront fait visiter ce pays. Un mois et demi à découvrir cette ville en long en large et en travers, à visiter les lieux vus et revus dans les films ou les séries, à aller à des soirées sur des rooftop au 30ème étage et plus, à visiter les vestiges du World Trade Center et son musée, à me balader sur la 5ème Avenue (équivalent de nos Champs-Elysées) et à me perdre dans le métro, bref à être un touriste dans la Grosse Pomme.

Aux Etats-Unis, même Barbie dispose de son Hummer limousine…

2015 : Espagne

Tendre le pouce sur le bord de la route, une pratique qui fonctionne plus ou moins bien

Je pars de Paris avec comme but de rejoindre le Sud de l’Espagne en stop. Le trajet français se passera nettement mieux que son équivalent  espagnol. Cela ne m’empêchera pas rendre visite à un ami dans la ville de la Corogne (temps gris et pluvieux) sur la côté Atlantique ni de descendre dans le Sud de l’Espagne (pour quand même profiter du soleil) entre Marbella et Malaga. De nouvelles rencontres en stop, l’apprentissage de la frustration lié à l’attente et surtout à l’échec puis l’abandon du stop. Encore une bonne leçon de vie !

2016 : Budapest

Température de l’eau 36 degrés, température de l’air -4 degrés

Pour la 5ème année, après Zagreb, Prague, Amsterdam et Rome, nous partons avec un groupe d’ami.e.s, découvrir une nouvelle capitale européenne pour fêter le nouvel an et commencer l’année en beauté. Une sacrée découverte de Budapest, de ses bains chauds en plein air, de ses vieilles rues et de son fleuve traversant la ville…

2017 : Amérique du Sud

Lâcher prise, c’est ce qui m’a permis de me retrouver à apprendre la cuisine colombienne durant une matinée

Ayant commencé l’apprentissage de l’espagnol en autodidacte via internet puis un court séjour en Espagne, je ressentais le besoin de concrétiser cela en partant plusieurs mois m’immerger dans une culture hispanophone et par la même occasion, découvrir l’Amérique du Sud. Arrivé en Colombie début novembre 2016, j’y passerai trois mois avec comme idée de prendre mon temps et de lâcher prise. Cet état d’esprit me permettra de me faire héberger pendant 15 jours à Bogota par des Colombiens rencontrés dans l’avion, de me rendre au point le plus au Nord du continent sud-américain, de passer Noël avec une famille colombienne dans un petit village et bien d’autres aventures toutes aussi sympathiques les unes que les autres…

En conclusion

J’ai commencé cette nouvelle décennie de vie en beauté sur un bateau entre la Colombie et le Pérou. La suite, je n’en sais rien pour le moment mais assurément une décennie de voyages et de bonheur, pleine d’inconnus, de mystères et d’imprévus… Une décennie qui me démontre définitivement que si nous avions tous la possibilité de voyager un peu plus et plus souvent, de changer notre cadre de référence et notre façon de penser, le monde ne s’en porterait que mieux.

Dans cette trentaine, il y aura assurément de nombreux autres voyages, peut être un peu plus de stabilité et surtout beaucoup de surprises et de lâcher prise…

(vous aurez bien évidemment compris la symbolique de la porte/arche de la première photo pour illustrer le passage des années 🙂 )

 

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