Quelque chose qui symbolise bien le voyage pour moi c’est le passage d’une frontière, et encore plus si celle ci est terrestre. Lorsque je dois sortir mon passeport pour le faire tamponner, je passe d’un univers à un autre, changement de pays, changement de décors… En effet les passages de frontières dans les aéroports sont relativement uniformes à travers le monde et présentent moins de surprises que leurs équivalents terrestres. Passer une frontière dans un aéroport est ultra simple, il suffit de suivre les panneaux d’indications puis de suivre la foule, de faire la queue et d’attendre son tour pour passer à la douane que son passeport soit tamponné. Passer une frontière terrestre est beaucoup plus technique parfois car tout est moins clair. Moins de délimitations, moins d’indications… Dans le cas présent, il s’agit de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge au niveau de Poipet. C’est une frontière que je connais déjà pour l’avoir franchi à deux reprises (une fois dans chaque sens) il y a neuf ans de cela. C’était aussi la première fois que je sortais d’Europe et que j’utilisais un passeport. C’est donc un peu un retour aux sources du voyage pour moi.
Comment passer cette frontière ?
Il y a bien évidemment d’autres façon d’aller de Bangkok à Siem Reap, je vous présente ici celle que j’ai choisi personnellement qui n’est pas la meilleure ou la moins bonne mais simplement la mienne 🙂


Départ en train de Bangkok. Deux trajets quotidiens, à 5h55 et à 12h55. Celui du matin permet d’arriver en milieu d’après-midi et je privilégie toujours l’arrivée dans une ville en journée lorsque c’est possible. Cela permet de se faire une idée de la ville le jour même et de visiter un peu. C’est donc celui là que j’ai utilisé. Il n’est pas possible d’acheter son billet de train en avance, mais seulement 30 minutes avant le départ du train. Le billet coûte 48 baths (environ 1,2 euros) et le trajet dure environ 6h… Prix imbattable !
Le train ne paye pas de mine, pas de portes ni de fenêtres avec des sièges pas très confortables mais pas très important car le trajet se fait très bien. L’aération naturelle et les ventilateurs au plafond permettent de ne pas suffoquer. Durant l’ensemble du trajet je ne compterais plus le nombre d’arrêts, certains dans des endroits improbables, sans quai, les passagers descendant directement dans l’herbe qui borde la voie. La plupart des passages à niveaux se font manuellement. C’est à dire qu’il y a un agent qu’il le baisse lorsqu’arrive le train. Chaque arrêt est super rapide, quelques personnes montent, d’autres descendent, cela ne dure pas plus d’une minute en général. Plusieurs vendeurs ambulants dans le train permettent de ne pas mourir ni de faim ni de soif. J’essaye de nouveaux mets et je me régale.
C’est un moyen de transport qui permet une bonne découverte de la Thaïlande. Le train ne roule pas vite (280 kms en 6h) et met une bonne heure à sortir de Bangkok et à dépasser l’aéroport. On longe de nombreux bidonvilles (les personnes les plus pauvres « héritent » toujours des endroits dont personne ne veut). Puis on arrive en pleine campagne avec quelques passages dans des villes un peu plus conséquente. D’un côté des plaines et quelques montagnes au loin, des rizières de l’autre côté. De temps en temps on croise des ouvriers qui travaillent sur la voie avec des conditions de sécurité proche de zéro. Il fait chaud et heureusement que le train est aéré naturellement.






Au bout de 6h, le train arrive à la gare d’Aranyaprathet, terminus du train. De nombreux tuk-tuk (taxi motorisé à 3 roues) attendent les clients potentiels. Il vous en coûtera 80-100 bt pour vous rendre à la frontière. Attention à ne pas vous faire avoir car votre chauffeur peut vous emmener à un bureau « spécial » pour avoir votre visa pour le Cambodge mais c’est un faux bureau et ils prendront une commission. Vive les magouilles entre amis… Mais ils ne sont pas bien méchant et il suffit simplement de s’en aller puis de continuer tout droit jusqu’à la frontière (quelques centaines de mètres seulement).
Du côté gauche de la route, vous trouverez le bâtiment des douanes thaïlandaises pour le contrôle de sortie du territoire. Ensuite on change de côté pour arriver au bureau de l’immigration cambodgien (à droite de la grande arche). Soit vous avez déjà acheté le visa sur internet (e-visa) et dans ce cas là vous pouvez aller directement à la douane, soit vous acheter le visa sur place et il vous en coûtera 30$ (ou l’équivalent en riel ou bath). En ressortant, marcher de nouveau une centaine de mètres jusqu’au poste de douane, faites la queue pour recevoir votre tampon. Entrez sur le territoire cambodgien.

Voila vous êtes au Cambodge ! De la deux possibilités pour rejoindre Siem Reap (ou Battambang ou Phnom Penh) :
- attendre une navette gratuite qui vous emmène 10 minutes plus loin à la gare routière. Un employé en uniforme vous guide à partir du poste de douane (il a un uniforme avec un badge sur la poitrine et se trouve juste après le poste de douane). De la vous pourrez prendre un bus pour 9 dollars jusqu’a Siem reap.
- répondre « oui » à la demande d’un chauffeur de taxi, il vous en coutera 35$ jusqu’à Siem Reap
J’espère que ces quelques informations et conseils sur le passage de cette frontière vous auront aidé. N’hésitez pas si vous avez d’autres questions !