Qui êtes vous ?

Je m’appelle Laurent, j’ai 35 ans et je suis enseignant de biologie en collège/lycée. je travaille avec  des enfants handicapés visuels et c’est quelque chose qui me tient à coeur que j’aime beaucoup.

(quels sont les outils pédagogiques ?)

Ce sont des supports très variés, on travaille aussi bien avec des maquettes qu’avec des schémas gonflés que par la parole, avec des outils informatiques spécialisés ou avec des machines à écrire un peu spéciales…

(Vous avez toujours enseigné auprès d’enfants avec ce handicap ?)

A la base j’ai fait des études pour faire de la recherche en biologie marine. C’est très très dur d’avoir une thèse, je n’ai eu que la moitié de mon financement et je ne voulais pas être à moitié payé donc j’ai mis du temps mais j’ai décidé de me réorienter. J’ai toujours voulu enseigner.

(ça ne doit pas être évident)

C’est difficile mais c’est super agréable, j’ai l’impression de faire de la recherche car on recherche souvent des nouvelles techniques d’enseignement.

(ce sont des classes de plusieurs niveaux ?)

Ce sont des classes de 12 élèves maximum et à partir de 2 on peut ouvrir des classes.

(où se situe l’établissement ?)

C’est l’Institut National des Jeunes Aveugles (INJA), métro Duroc.

Quel est votre rêve ?

J’en ai plusieurs mais un gros rêve, assez personnel, c’est de devenir pasteur. Je fais des études de théologie protestante et j’ai vraiment le souhait de devenir pasteur, de m’engager fermement dans cette voie là.

J’ai un autre rêve, c’est d’ouvrir une école dans le domaine de la pastorale.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Ma conversion, c’était quelque chose d’extrêmement fort avec des gens très proches et ça m’a touché très profondément. C’était une véritable libération, je ne me suis jamais senti aussi libéré, c’était inattendu.

Quelle est la chose la plus folle que vous ayez faite ?

Je ne suis pas un grand voyageur mais je pense que je suis appelé à faire des voyages.

…

Je ne sais pas trop, j’ai du mal à la définir.

(moi je trouve déjà que votre parcours c’est en soi une folie, c’est quelque chose d’atypique)

Oui j’ai cette folie de croire en ce rêve là, c’est un truc un peu dingue mais je crois que je vais y arriver. Je ne sais pas combien de temps cela va me prendre parce que j’ai mon boulot à côté, j’ai un temps assez limité.

Votre journée en un mot ?

« Une belle journée »

Et pour finir, c’est quoi votre définition du bonheur ?

Je préfèrerais définir la joie, parce que le bonheur c’est quelque chose à mes yeux un peu surfait. La joie c’est quelque chose de beaucoup plus profond qui nous atteint vraiment dans les tripes et on peut être joyeux sans être dans le bonheur. On peut être dans la joie, c’est-à-dire rencontrer des difficultés, vraiment galérer dans la vie mais malgré tout rencontrer la joie intérieure et ce malgré les difficultés.

Le bonheur, pour résumer en une image, c’est avoir une belle voiture. C’est un peu caricatural mais je définirais ça comme ça.

Je préfère chercher la joie que chercher le bonheur.