A peine mon séjour à Minca terminé que les aventures reprennent et pas forcément que positivement. Une journée d’embrouilles et d’arnaques de quoi vous dégoûtez après la gentillesse des gens de Minca… Le retour dans la « vie réelle » est un peu dur.

L’idée était de me rendre à Campeche passer noël avec Ivan et sa famille, un contact trouvé via le Couchsurfing.

Pour redescendre de Minca à Santa Marta il suffit de prendre un taxi collectif, cela coûte 8000 pesos, c’est direct. Il faut simplement attendre qu’il y ait au moins 5 personnes. Pas d’arnaque, le prix est connu, il n’y a qu’une compagnie.

A Santa Marta, le chauffeur que je commence à bien connaître de vue me demande quand est ce que je reviens comme si je m’absentais seulement quelques jours… J’ai déjà eu du mal à partir, cette question m’a encore plus pris au dépourvu, je lui ai donc répondu quelque chose d’évasif du genre « courant janvier ». Comme l’arrêt est en centre ville, je dois prendre un taxi moto pour rejoindre le terminal de bus un peu à l’extérieur de la ville.

Au terminal de bus c’est comme à Bogota, il faut dégoter une compagnie parmi la multitude existante. Ivan mon futur hôte m’a auparavant expliqué que je dois prendre un bus jusqu’à Barranquilla puis un autre jusqu’à chez lui à Campeche. Je choisi la compagnie Expreso Brasilia que j’avais utilisé auparavant pour aller de Bogota à Ríohacha et dont j’étais satisfait.

L’hôtesse me dit que le bus arrive dans 20 minutes. L’heure inscrite sur le billet est 15h30 et il est déjà 16h23… Allez comprendre ! Évidement aucunes indications sur l’endroit où va s’arrêter le bus… Je m’assis sur un siège qui m’offre la vue la plus large possible sur les quais. Approximativement vingt minutes plus tard, je vois arriver un bus qui ne porte pas l’inscription Brasilia Expreso mais Unitransco (une compagnie partenaire), comme écrit sur l’en-tête de mon ticket. Je demande au chauffeur si, à tout hasard, c’est bien ce bus que je dois prendre pour me rendre à Barranquilla ? Réponse positive ! Vous vous demandiez pourquoi les transports sont si peu chers en Colombie ? C’est parce que le client doit faire la moitié du travail….

Le bus démarre et nous roulons pendant deux heures en longeant la mer des Caraïbes. En entrant dans Barranquilla, nous faisons face à des embouteillages. Après une heure à rouler au ralenti, nous arrivons à la gare routière.

On m’explique que les bus qui partent d’ici ne s’arrêtent pas à Campeche… Je trouve un jeune homme à l’air avenant qui s’occupe de guider les clients et je lui explique tant bien que mal ma situation. Il va se renseigner et revient avec un verdict sans appel. Effectivement, aucun bus partant d’ici ne s’arrête à Campeche. Ce qu’il me propose néanmoins, c’est de prendre le prochain bus pour Cartagena qui pourra faire un arrêt à Sabanalarga, la ville après Campeche. Le premier problème, c’est que je dois payer le billet plein pot comme si j’allais à Cartagena ce qui finalement n’est pas un problème insurmontable étant donné qu’il coûte 15000 pesos (4 euros). Le problème principal c’est qu’un taxi de Sabanalarga à Campeche me coûtera 80000 pesos, ce qui commence à faire un coût démesuré pour ce traiet. A ce moment, il est près de 20h, il fait nuit et je regrette déjà de ne pas être resté à Minca pour le réveillon de Noël. Mais comme j’ai eu une très bonne impression durant mes échanges virtuels avec Ivan, je suis persuadé que cela vaut le coup de faire un effort supplémentaire pour arriver à Campeche ce soir.

La deuxième solution, que m’explique Ivan au téléphone, est de prendre un taxi jusqu’à une autre station de bus (les bus qui desservent les villes alentours sur de courtes distances), qui se trouve à l’autre bout de la ville, puis de récupérer un bus pour Campeche. Il m’explique que le taxi me coûtera maximum 12000 pesos et le bus 4000.

Je prends donc un taxi en montrant ma destination écrite afin de négocier le prix avant de monter (meilleur moyen de ne pas « normalement », se faire arnaquer), le chauffeur me répond « 10000 ». Je me dis que j’ai finalement un peu de chance. La chance continue de me sourire tandis que mon chauffeur se prend pour un pilote de course et que nous arrivons finalement sain et sauf à destination.

Et là c’est le drame… Fatigue d’une courte nuit la veille, d’une déjà longue journée de transport, de la baisse de ma méfiance depuis un mois à Minca où la vie suit tranquillement son cours, où bien le cumul de tout ça ? C’est à ce moment que l’arnaque à lieu !

Le chauffeur me désigne le bus qui va à Campeche, une personne (que nous appellerons Bob pour l’occasion) ouvre la portière en voulant prendre mon sac. Par réflexe, je l’arrête tout en donnant 20000 pesos au chauffeur de taxi. Il n’a pas de monnaie et demande à Bob qui lui en fait pendant que je sors de la voiture avec mon sac. Le bus commence à démarrer et Bob me fait signe de monter dans le bus et qu’il arrive. Nous partons, Bob monte dans le bus mais ne vient pas me voir et je sens le coup louche. J’attends quelques minutes avant d’aller lui demander ma monnaie. Il me répond qu’il n’y en a pas, que le taxi était à 15000 et le bus à 5000 pesos… Soit 20000 en tout au lieu de 14000. Incapable de répliquer suffisamment en espagnol je laisse rapidement tomber. Il s’agit après tout de moins de 2 euros. Ce qui m’embête, ce n’est bien évidement pas la perte financière mais simplement le fait de devoir constamment redoubler de vigilance pour ne pas se faire avoir. C’est fatiguant à la longue.

Voilà ça m’apprendra à toujours garder de la monnaie sur moi pour donner le prix juste directement.

Mais finalement, moi qui en avait marre de cette première journée hors de Minca, marre de la difficulté à me déplacer, du fait de m’être fait avoir, lorsque je suis arrivé à Campeche, à la seconde où j’ai rencontré Ivan et sa famille, j’ai oublié tout cela…

 

Mais cela fera l’objet d’un autre article 🙂

Pin It on Pinterest

Share This