Qui êtes vous ?

Je m’appelle Quentin et je suis un musicien, je joue de la harpe celtique et de la musique traditionnelle, assez ancrée dans la culture des gens d’autrefois, de la campagne. Je joue de la musqiue bretonne surtout (je vis en Bretagne) et de la musique irlandaise aussi.

(C’est une passion depuis toujours ?)

Non, ça a démarré quand j’avais 16 ans. Avant j’ai commencé du piano à l’âge de 7 ans mais cela n’a jamais été une véritable passion.

A 16 ans, j’écoutais quand même de la musique traditionnelle mais je n’avais pas conscience de ce que c’était. Mais à 15-16 ans, j’ai eu une prise de conscience que je pouvais faire des recherches dessus. Je me suis mis à m’intéresser et à aller de l’avant, de passer d’une position passive à une position active. Je me suis intéressé à plein de trucs, de l’artisanat, je bricolais, j’allais dans la forêt me balader.

La harpe c’est un instrument que j’ai découvert un peu au même moment et qui me fascinait. Mais je pensais que c’était un instrument qui avait disparu et un jour j’ai découvert qu’il y avait des cours de harpe pas loin de chez moi donc je m’y suis mis et en parallèle, je suis allé en Bretagne, rencontrer du monde pour apprendre cet instrument.

Je me suis mis à la harpe parce que je voulais faire des choses pas comme les autres. Je n’avais pas envie d’être dans le courant et du coup la harpe c’était extrêmement rare en région parisienne. En Bretagne un peu moins même si cela reste marginal.

(tu en vis ?)

Pas encore totalement mais c’est en très bon chemin. J’enseigne, je fais des concerts et des masters classes

(qu’est ce que c’est ?)

En gros tu arrives dans un endroit qui n’est pas chez toi et tu arrives pour quelques jours ou une semaine enseigner un sujet précis. Et les gens viennent parce que tu es connu pour telle ou telle chose. Moi en général j’enseigne la musique bretonne, je suis connu pour cela.

J’aime la randonnée parce que cela te fait vivre un tas de trucs, le voyage de manière plus large. J’ai été très sportif à une autre époque mais maintenant j’en fais un peu moins. Je faisais de la gym. Maintenant je fais du Tai-chi et c’est plus relax mais je vois plein d’applications entre le Tai-chi et la musique. Et la gym m’a apporté une grande conscience corporelle qui m’a été très bénéfique dans le travail d’un instrument. Comme tu passes des heures assis dans une position assez contraignante, je n’ai jamais eu de tendinites par exemple parce que je suis très à l’écoute de mes sensations. Je faisais attention à cela.

Je n’aime pas trop être frustré, être contrarié par un truc que je ne maîtrise pas. Je n’aime pas faire de la route, être soumis à ses dangers et à ses aléas (embouteillages…)

Il y a quelque chose qui guide mon existence, c’est l’émerveillement perpétuel.

Ce que j’aime bien avec la musique, c’est lorsque cela te permet de visiter des lieux qui ne sont pas accessibles au public. J’ai joué dans une grotte par exemple, ou visité le Mont Saint-Michel dans les coulisses.

Quel est votre rêve dans la vie ?

Je ferais bien un tour du monde à la voile. Mais comment le rendre compatible avec la vie que j’ai en ce moment ? Il faut que je me décide un jour à faire cela.

Mais ce qui me coince, c’est la préoccupation de maintenir des relations, un réseau ancré en Bretagne. Si je pars 5 ans, c’est compliqué. Donc il faut que je trouve un moyen de maintenir le lien, peut-être via internet.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Le premier qui me vient c’est le Mont Saint-Michel. J’avais une amie qui jouait aux Nocturnes. Après le concert, ils ferment au public. Donc j’attend la fin. Les éclairagistes avaient les clés de toute l’abbaye parce qu’ils en ont besoin pour mettre en place les lumières. Et il se trouve que c’était la seule semaine de vacances des religieux. Du coup il n’y avait plus personne et les éclairagistes nous ont ouvert les portes, on a visité jusqu’à 4h du matin., C’était un très bon souvenir.

Quelle est la chose la plus folle que vous ayez faite ?

Bouger en Bretagne.

Pendant deux ans, j’étais à la Sorbonne à étudier la musicologie et je ne savais pas si je voulais en faire mon métier. Et en 3ème année, j’ai eu un déclic par rapport à un mec en concert qui m’avait fasciné et suite à cela, je me suis dit : j’en fais mon métier. J’ai bossé comme un fou toute l’année. j’ai passé ce que l’on appelle en conservatoire, le 3ème cycle. Je l’ai passé en un an alors qu’en général on le passe en 3-4 ans. J’ai passé des concours pour entrer dans des conservatoires en Bretagne, j’ai tout obtenu. J’arrive en Bretagne à Quimper. Et c’était le rêve. Je vais au conservatoire pour voir les locaux et j’entends une cornemuse. A Paris c’était impensable et j’ai été émerveillé de cela.

J’étais passé de la musicologie sans but avec beaucoup de cours à Quimper où j’étais à 5 minutes du conservatoire, avec 4 heures de cours par semaine, je m’étais installé avec ma copine à l’époque. C’était juste trop merveilleux. C’était à côté de la mer et en plus de cela à peine arrivé, on me proposait du boulot.

Votre journée en un mot ?

« Recherches », je suis parti ce matin en cherchant un sac à dos, je cherche aussi un logement en Irlande pour mes études en septembre, recherche enfin par rapport à tes questions…

Quelle est votre définition du bonheur ?

Quand tu te sens bien avec toi-même, que tu as des amis, de la famille en bonne santé. Quand ce que tu fais te passionne, te transcende et que tu sais pourquoi tu es là. Souvent cela me satisfait.

Une citation, un proverbe qui vous guide dans la vie ?

Pendant un temps c’était « Pour vivre heureux vivons caché » mais moins maintenant. C’est plus « Carpe diem », c’est le fil rouge de tout ce que je fais. Essayer de chercher le bonheur pour soi et pour les autres, sans anticiper.

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