Voilà plusieurs jours que je cours après le temps, moi qui cherche justement à être libre de toute contrainte… Mais je travaille pour économiser et voyager d’ici quelques mois donc c’est pour la bonne cause… Entre deux missions, j’essayais d’aborder des personnes dans la rue mais je ne rencontrais pas un franc succès jusqu’à trouver Hassan assis sur un banc et qui me semblait prêt à discuter… Je n’ai pas été déçu de la qualité de notre échange.

Qui es-tu ?

 Je m’appelle Hassan.

(qu’est ce que tu aimes dans la vie ?)

J’aime voyager au Maroc. Je suis d’origine marocaine, j’y vais tous les deux mois, du côté d’Agadir.

(qu’est ce que tu n’aimes pas dans la vie ?)

Je n’aime pas la lecture comme par exemple lire des bouquins, les informations ou même la publicité. Je trouve que ça ne sert à rien, je préfère vivre à l’ancienne, dans la discussion. Regarder les informations ou lire des choses, on ne sait jamais si c’est vrai donc je préfère vivre à l’ancienne, on découvre la journée et le futur au-fur-et-à-mesure sans le prévoir. Parfois il y a des choses qui se passent à Paris et je le découvre le matin en partant au travail. Je vis comme ça, dans l’instant présent !

Qu’est ce qui fait que tu te lèves de bonne humeur le matin ?

Partir travailler. Je travaille dans un complexe sportif à Saint Cloud, je suis agent polyvalent. Je fais ce travail depuis 2001 et j’aime bien !

Quel est ton rêve dans la vie ?

Mon rêve? Je n’ai pas de rêves, comme je le disais, je vis au jour au jour. On ne peut pas savoir ce que la vie nous réserve, je ne prévois pas, je ne me dis pas j’ai envie de faire ceci ou cela, je vis l’instant présent, c’est l’essentiel pour moi ! Certains pensent au futur et du jour au lendemain ils meurent ou alors ils ont un accident, une maladie grave et ils n’ont pas vécu le moment présent. Il y en a qui travaillent jours et nuits pour amasser de l’argent et ils n’en profitent pas.

Une rencontre marquante dans ta vie ?

Je me souviens très bien c’était une vieille dame au Maroc qui est décédée en 1999 et que j’ai connu durant toute mon enfance. Je ne suis pas né au Maroc mais avec mes parents on partait souvent là-bas en vacances l’été. Cette dame était un peu comme une mendiante. C’était une voisine de chez nous et de temps en temps on lui donnait à manger. Cette dame là, je m’occupais d’elle, c’est moi qui lui ramenait son plat, qui l’aidait beaucoup. C’est un peu comme si le destin me disait : occupe toi de cette dame qui est seule, dans la rue, qui a une petite maison presque démolie. Et finalement j’ai appris que cette dame avait aidé ma mère qui est née au maroc, quand ma grand mère est décédée et que ma mère était encore toute petite. Il y avait quelque chose, comme une connexion. Ma mère ne me l’avait jamais dit. Pour moi c’était un moment que je n’oublierais jamais et à chaque fois que j’en reparle j’ai l’émotion qui remonte.

Quelle est ta définition du bonheur ?

 Le bonheur c’est voir la famille et les proches heureux.

Que penses-tu de ma démarche ?

Le fait que tu soi venu me voir et que j’ai raconté ce que j’avais au fond de moi j’ai trouvé cela très bien de ta part parce que tu poses  des questions aux gens et tu essayes de voir ce qu’ils ont au fond d’eux et ce qu’ils pensent, d’avoir des points de vue, comment ils vivent…

Si vous souhaitez lire d’autres interviews, vous pouvez visualiser l’ensemble des personnes abordées sur cette carte interactive…

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