J’aurai passé près d’un mois dans la montagne, Minca se trouvant à 641 mètres d’altitudes. Ce n’est pas grand chose mais on ressent néanmoins bien la différence de température et la fraîcheur qui va avec. Un mois c’est rapide mais cela m’a néanmoins permis de me sentir chez moi. Certes je voyage, dans le sens où je suis loin de chez moi, de mes racines, de mes repères, mais si je suis parti de Paris c’était en parti pour arrêter de courir, ralentir et reprendre le contrôle de mon existence, de mes journées. Autant ne pas reproduire ce schéma à l’autre bout du monde en naviguant d’un endroit à un autre en prenant à peine le temps de prendre une photo souvenir.

En un mois, surtout dans un petit village comme Minca, j’ai le temps de prendre mes marques, de connaître la ville et ses habitants, de me sentir chez moi. Marcher dans la rue et dire bonjour d’un simple signe de la main, connaître les commerçants et échanger trois mots, cela peut en pas paraître grand chose mais c’est ce qui permet de se sentir un peu plus intégré.
Le rapport au temps est complètement différent en Colombie et c’est d’autant plus vrai dans un petit village comme Minca. En dehors du travail, il n’y a pas grand chose à faire donc on apprend à relativiser, à s’ennuyer, à prendre son temps et à rencontrer ses voisins.

Les commerces

La ville comprend quelques commerces et notamment un salon de coiffure, une pharmacie, une boulangerie (tenu par un Français évidemment), trois petits supermarchés (qui sont des vrais cavernes d’Ali Baba, il faut savoir fouiller ou demander pour trouver ce que l’on cherche), un primeur, de nombreux restaurants, une banque, deux salles de billards, de nombreuses auberges de jeunesses, quelques hotels, deux boîtes de nuits et plusieurs bars.
Le coiffeur
L’église
intérieur-superette-colombie
Superette typique en Colombie
Décorations sur les murs de l’auberge « Eco Point »
La pharmacie
« Donde Raul », le bar/boîte de Minca, on commande au barman derrière sa grille

L’électricité

Vivre à Minca c’est accepter les aléas électriques et aquatiques. Je n’ai eu heureusement à subir qu’une seule coupure d’électricité durant ce mois. C’est lorsque l’on en est privé que l’on constate à quel point on est totalement dépendant de cette source d’énergie. Comme l’eau potable, cela paraît normal d’en avoir en France mais dès que l’on doit réfléchir à intégrer dans ses achats quotidiens, telle quantité d’eau pour les jours à venir, on voit les choses différemment. Il en va de même pour l’électricité. Nous dépendons à 100% de cette source d’énergie précieuse et indispensable. De ce fait, la grand majorité des cuisines sont équipées avec des gazinières pour ne pas dépendre totalement de cette source d’énergie et pouvoir continuer à cuisiner malgré tout même si c’est à la lueur de la bougie.
Gazinière typique des cuisines colombiennes
La coupure en question commença vers midi pour durer toute la fin de journée. Vers 18h heures, toujours aucun signe de rétablissement du réseau, je pars me promener dans les rues de Minca. Le village est plongé dans le noir, les quelques lumières étant celles des phares des voitures, des prévoyants qui ont sortis les lampes de poches et des quelques restaurants qui ont des groupes électrogènes pour garder leur autonomie énergétique. Vers 19h30, le courant revient d’un coup, les rues s’illuminent sous les « hourras » des voisins. C’est drôle comment un évènement tout simple peut rendre heureux !

L’eau

L’eau à Minca n’est pas potable mais néanmoins nécessaire
pour la salle de bain, laver la vaisselle… Les coupures d’eaux sont nettement plus courantes que celles d’électricité mais aussi plus facile à résoudre. L’état du réseau prête à sourire. Sur les bords des routes, un enchevêtrement de tuyaux agrémenté de fuites rapidement colmatées avec des bouts de caoutchouc ce qui n’empêche pas parfois l’eau de couler à flot sur la route.
Régulièrement, je voyais des taxi-motos qui débrancher deux tuyaux pour laver leur moto, pratique apparement courante ici.
Ainsi donc, lorsque je me réveille le matin et que l’eau de la douche ne coule plus, cela signifie que deux tuyaux se sont détachés en amont. Alors on se rhabille, on sort dans la rue, on remonte le long des tuyaux jusqu’à trouver le problème et au travail… Quelle polyvalence durant ce volontariat, je vais pouvoir ajouter plombier à la liste des métiers effectués ici !
Heureusement, l’eau ne coûte rien, seulement 10 000 pesos par mois (3 euros) pour un accès en illimité comme il n’y a pas de compteurs… Parfois le matin, je vois passer la voisine devant mon lit (puisque je dors à l’extérieur) qui vient ouvrir la vanne d’eau de chez elle au fond du jardin de Laure. Système très artisanal mais qui prête à sourire. Pour les fois où la coupure d’eau n’est pas dû au réseau mais à l’absence de précipitations durant la saison sèche, chaque maison utilise la citerne d’eau préalablement remplie.
En parlant d’eau, durant ma dernière semaine à Minca, nous n’avons pas eu de pluie. Nous sommes pleinement rentrés dans la saison sèche, dans l’été et les températures s’en ressentent, de fraîche avant, elle est maintenant nettement plus lourde même si cela n’est en rien comparable à celle ressentie sur la côte.

La gestion des déchets

Le ramassage se fait une fois par semaine. Les ordures sont entreposées à un point précis. Malheureusement le reste de la semaine ce sont les chiens qui s’occupent de la gestion des déchets et je ne suis pas sûr qu’ils aient été très attentif durant la formation, ni que leur CDD soit reconduit.

Faune et flore

Minca et la Sierra Nevada présentent une faune et une flore diversifiée et impressionnante. J’ai eu l’opportunité de croiser de nombreux spécimens d’insectes, d’araignées, de chenilles, de papillon, de fourmis, de moustiques et autres espèces de bestioles que je n’avais jamais croisé auparavant.
Les fourmis sont incroyables et arrivent à sentir l’odeur du sucre à des kilomètres à la ronde. Si vous avez le malheur de laisser quelque chose de sucré sur une table, en quelques minutes, des fourmis arrivent et se chargent de vous le rappeler.
A deux reprises j’ai eu l’occasion de croiser des singes, c’était la première fois que j’en voyais en liberté et le spectacle était grandiose. Une première fois alors que je travaillais sur l’escalier, j’en vois un à quelques mètres de moi qui se déplace à travers la forêt de bambous. Je le contemple pendant de longues minutes avant qu’il s’en aille vaguer à ses occupations ailleurs. La deuxième fois c’était un matin en me réveillant, il y en avait un juste en face de moi qui se promenait dans les arbres.
J’ai aussi eu le droit à la visite d’araignée que j’aurai préféré ne pas voir ou de papillons qui ne faisait pas loin de la largeur de ma main.
Les chiens aussi sont très nombreux dans les rues de Minca et vivent à peu près librement même si certains ont des repas qui les attendent dans certaines maisons.
Et bien sûr je ne pourrai finir ce paragraphe sur la faune sans parler des chats de Floricanto et notamment des deux petits chatons roux que je ne me lassait pas de prendre en photo.

Tourisme

D’une manière générale, Minca est l’endroit parfait pour visiter la Sierra Nevada, explorer la jungle, observer les oiseaux, se baigner dans des cascades. J’ai eu l’occasion de faire une randonnée d’une journée dans les environs, en passant par différentes fermes de café et auberges de jeunesses perdues dans la montagne mais cela fera l’objet d’un prochain article.

 

De manière générale, j’ai adoré la vie ici à Minca, très reposant, très tranquille, tout ce dont j’avais besoin pour prendre le temps de vivre et profiter de mon voyage tout en me sentant utile. Des supers rencontres, une intensité que je n’avais pas prévu et un petit pincement au coeur en quittant la ville.
Et quel plaisir de ce réveiller avec les rayons du soleil à travers les bambous.

 

J’ai particulièrement apprécié travailler dans le centre culture et participer à mon échelle à son développement, cela m’a donné de nombreuses idées sur des projets similaires que j’aimerai mener en France. Si vous passez un jour par Minca, n’hésitez pas à consacrer un peu de temps à ce projet…
« Chaque fois que vous consommez, vous contribuez à la réalisation d’activités culturelles. »

 

Et voici une vidéo où je vous montre ce que j’ai construit durant ces dernières semaines : des marches pour descendre à l’aire de camping et débrouisaillage jusqu’à la cascade tout en bas de la propriété…

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