J’écris moins régulièrement en ce moment, non pas parce que je n’ai rien à raconter mais plutôt parce que je suis bien occupé et que je préfère écrire de longs articles conséquents plutôt que plusieurs qui partent dans tous les sens.

Dans l’article précédent, je vous avais expliqué mes premières déconvenues dans la ville de Minca et finalement comment cela s’était bien terminé. Je suis donc toujours à Minca, toujours dans le centre culturel, toujours à aider. L’endroit est prisé car il offre une vue magnifique sur la vallée, la ville de Santa Marta et la mer des Caraïbes au loin.



Mais qu’est ce que je fais au juste ?

Pour le moment, surtout du travail de forçat mais j’adore ça. J’adore finir une journée et me dire « là il faut vraiment que je prenne une douche ». Le travail physique c’est la vie, c’est ce qui me donne l’impression de faire quelque chose de mes journées.
Laure qui gère le centre culturel et qui, constatant que la culture seule ne paye pas, se décide à varier ses activités et à profiter de l’attractivité de la ville (point de départ pour de nombreux treks), pour proposer de l’hébergement. L’idée étant de créer une zone « camping », qui regroupera dans un premier temps un espace avec des hamacs et dans un futur un peu plus lointain, des habitations de types yourtes. La zone en question se situe en contrebas du centre culturel. Pour y accéder il faut descendre un petit chemin à travers la végétation luxuriante pour finalement arriver sur une plateforme plus plate qui servira de base pour le camping.


Mon travail ?

Aménager cet espace en dégageant la vue sur la vallée et construire des marches jusqu’au centre culturel en haut.


C’est parti ! Premier jour, je me lance avec deux machettes et une bonne dose de courage dans le défrichage. Je taille dans le gras, pas besoin de prendre des pincettes, je dégage tout ce qui gêne la vue, principalement des lianes et d’autres plantes envahissantes. Petit à petit, je distingue la vue de l’autre côté de cet amas de végétaux et prend de plus en plus de plaisir à continuer malgré les ampoules aux mains naissantes. L’avant/après est flagrant et ça fait plaisir. J’y consacrerai mes deux premiers jours en me disant que je reviendrais finaliser tout cela après avoir fini l’escalier.


Le troisième jour, je commence l’escalier. L’idée est de creuser des marches dans la terre et d’utiliser du bambou pour les contremarches. Ce n’est pas cela qui manque dans le coin, moi qui pensait naïvement que le bambou ne se trouvait qu’en Asie. Jour après jour j’enchaîne les marches, l’une après l’autre. Un bambou en transversale, deux pieux pour le tenir et petit à petit, l’escalier prend forme.

Et dans le centre pendant ce temps là, qu’est ce qui se passe ?

Différents évènements sont proposés au fil des jours et des week-ends comme de la danse, de la musique, des ateliers de peinture, de yoga ou des séances de cinéma en plein air…


Depuis que je suis arrivé, j’ai eu la chance d’assister à quelques unes de ces activités : un atelier de break-dance avec des danseurs à couper le souffle qui arrivaient à effectuer des figures improbables sur une surface digne d’une chambre de bonne parisienne.
Il y a aussi eu un atelier d’expression corporelle avec des enfants. Même sans trop comprendre tout ce que les enseignantes expliquaient, j’ai reconnu certains des jeux que j’ai pu moi aussi apprendre aux Scouts.


L’idée est de varier les plaisirs et de proposer des activités diversifiées pour amener des publics différents.


Enfin, dernier évènement et non des moindres, la présence pour un mois d’un groupe de musique, « El Caribefunk », un groupe de Carthagène qui a une certaine notoriété le long de la côte colombienne. Ils vont rester un mois en résidence histoire de travailler sur leur nouvel album. Le premier soir, je les accompagne manger dans un restaurant et les deux ados/serveurs/fils du patron, qui adorent ce groupe, veulent une photo. C’est drôle car pour moi ils ne sont que 4 personnes lambdas.


Durant ce mois, outre la préparation de leur nouvel album, ils vont se produire à trois reprises. Le premier concert fut mercredi dernier et a attiré une foule nombreuse qui a totalement vidé le stock d’alcool du bar. Signe de succès !!


Chaque après-midi ils répètent et travaillent à la création et la composition des nouvelles chansons. C’est drôle de me dire que je suis un des premiers à les entendre 🙂

Le temps en ce moment est assez particulier, je me lève le matin vers 7h avec un grand beau ciel bleu et les rayons du soleil qui passent à travers les bambous en face de mon lit (je dors en extérieur sur une terrasse abrité, endroit parfait pour moi), la matinée continue de la sorte et vers midi ou début d’après-midi c’est le déluge. Le travail en plein air c’est donc de préférence le matin !

Les deux photos suivantes sont prises à quelques heures d’intervalles…

Et pour finir, voici mon nouveau compagnon, en fait ils sont deux, deux petits chatons roux absolument adorables…

Pin It on Pinterest

Share This